« Qu’importe la montagne pourvu qu’il y ait de la pente »
Nathalie
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Après une chute en été 2022 et un poignet cassé, mon rapport à la randonnée a évolué.
Avec le recul et quelques prises de conscience, j’ai diminué une partie d’esprit de compétition au profit de l’esprit de contemplation. J’ai aussi un lien plus respectueux envers les endroits que je traverse, j’avertis le lieu de ma présence, comme nous sonnons avant d’entrer chez quelqu’un, comme nous essuyons nos pieds avant de pénétrer dans une maison. Ceci découle d’un texte que j’ai lu avec des conseils que j’ai trouvé tellement pertinents.
« Avant de couper la branche d’un arbre ou d’enlever une fleur, prévenez l’esprit de l’arbre ou de la plante de ce que vous allez faire, ainsi il peut retirer son énergie de cet endroit et ne pas sentir si fort la coupe.
Lorsque vous allez dans la nature et que vous voulez prendre une pierre qui était à la rivière, demandez au gardien de la rivière s’il vous permet de porter une de ses pierres sacrées.
Si vous devez monter une montagne ou pèleriner dans la jungle demandez la permission aux esprits et gardiens des lieux.
C’est très important de communiquer même si vous ne sentez pas, n’écoutez pas ou ne voyez pas. »
J’avais d’ailleurs écrit en 2019 un article sur mon blog professionnel qui commençait ainsi : « Et si couper une courgette ou peler une carotte n’était pas si anodin ? Si tondre le gazon provoquait une « douleur » ou une blessure aux brins d’herbe ? Il est de plus en plus certain que le monde végétal est sensible, doué de mémoire et capable d’apprendre, de communiquer, de s’entraider. ».
Alors voilà, j’ai plaisir à partager ces escapades dans la nature, pas forcément spectaculaires en termes d’efforts et en même temps extraordinaires par le bonheur ressenti.
Nathalie juin 2023
Depuis 2019, l’année qui m’a permis de profiter de la randonnée en montagne d’une manière que je n’avais jamais encore expérimentée, à tel point qu’une personne chère à mon cœur m’a demandé “peux-tu exprimer vraiment ce que cela t’apporte de faire de la randonnée” ?
Cela m’a interpellé, après lui avoir répondu, ça me fait du bien, elle m’a dit oui mais cherche au fond de toi pourquoi tu aimes tant cela. Du coup j’ai commencé à m’interroger !
Spontanément, j’aime le rythme de la marche, qui me permet de ralentir et m’évite la précipitation, mais au-delà de l’effort physique, cela me permet de me recharger en énergie, évacuer mes tensions et pensées, faire le vide en moi, me ressourcer, augmenter ma capacité physique, pulmonaire, ma résistance, mon endurance.
J’ai aussi remarqué que pour que la magie opère et me sentir en paix, c’est au-dessus de 1500m que je trouve mon terrain de jeu idéal.
Et ces recherches ont réveillé un tas de choses, d’abord ma grande sensibilité, peut-être qu’en montagne, mes sens sont moins sollicités par des superficialités, ils s’affinent, ils sont à l’affut des odeurs, de la faune, de la flore, il m’arrive souvent de lever la tête et de voir un oiseau dans le ciel, le plus récent en ce mois de novembre étant un gypaète barbu.
Mais cela m’a aussi reconnectée à des souvenirs et ressentis d’enfance, comme cette année de classe d’enfantine passée en punition jour après jour le nez dans les tabliers de peinture derrière la porte de la classe parce que je ne savais pas parler. Et ensuite mon ennui certain lors de dictées ou de lectures, (tout allait vraiment trop lentement pour moi) peut-être qu’aujourd’hui je serai suivie par un logopédiste, je souffrirai de troubles de l’attention ou serai “à haut potentiel”.
Toujours en est-il que la randonnée permet à mon esprit et à mon corps de se recentrer, s’aligner, être en accord et trouver la paix et la joie en moi. Finalement, j’en suis arrivée aux conclusions suivantes, le fait de marcher m’a permis de repousser certaines limites et a renforcé ma confiance en moi, ma résilience, mon autonomie et ma force vitale.
Je ne peux pas parler de randonnées sans exprimer toute la gratitude et la chance inouïe que j’ai d’habiter et de vivre en Suisse, à quelques kilomètres des sommets, des cols et des sentiers accessibles et attractifs. Je dois aussi mentionner que je m’autorise à partir marcher, de mettre cela dans mon agenda, comme toutes mes autres activités.
Cet article serait incomplet sans parler du livre “10 bonnes raisons d’aller marcher” de Thierry Malleret, qui m’a permis d’appréhender de manière scientifique et rationnelle, ce que je ressens intuitivement. J’ai retenu quelques points qu’il évoque,
marcher est une activité qui permet de ralentir, de prendre son temps, Il n’est pas nécessaire de marcher beaucoup (30 minutes) mais régulièrement pour profiter des bienfaits de la marche,
marcher permet de clarifier ses pensées, de prendre des décisions, l’auteur, dans son activité professionnelle, emmène d’ailleurs des entrepreneurs et chefs d’entreprises en montagne.
La marche permet de se libérer (de faire de l’espace) de la dépendance à internet, smartphone et réseaux sociaux. La marche est plus bénéfique en montagne, l’immensité des lieux permettant un émerveillement plus intense et une attention plus concentrée.
La marche est accessible à chacun (hors problèmes de santé) et réduit de ce fait les inégalités.
La marche est bonne pour l’environnement, marcher plus, moins prendre sa voiture.
Il va même jusqu’à envisager que la marche pourrait être imposée (par les assurances, les employeurs, l’état ?). Beaucoup d’écrivains sont ou étaient des marcheurs convaincus, écriture et marche semblent être interdépendantes.
Voilà, je suis contente si vous avez envie de mettre vos chaussures et de sortir marcher maintenant.
Nathalie