Buth Tannes Millets en Intyamon

J’accompagne Christian ce 14 septembre 2025 sur son chemin de pèlerinage.
Il a vécu enfant jusqu’à 9 ans avec ses grands-parents au Buth entre Lessoc et Grandvillars et allait avec son grand-père s’occuper des vaches.

Nous partons donc de Buth et peu après notre départ, nous croisons son cousin Yves. Il donne encore un coup de main à son fils qui a repris maintenant l’exploitation. Je suis plongée dans un monde que je ne connais pas, des histoires de génisse qui chutent dans les ravins, qui font des kilomètres lorsqu’elles sont en chaleur, leur recherche par monts et par vaux plusieurs jours d’affilée, les maladies, l’absence du vacher accidenté, la surveillance quotidienne qui en découle, et aussi que la montée à l’alpage permet de faire les foins en plaine et ainsi assurer le fourrage de l’hiver. J’en apprends en 15 minutes plus que de toute ma vie sur l’activité de paysan de montagne.

Nous reprenons notre chemin tantôt tranquille, tantôt raide sur des chemins carrossables partiellement asphaltés.

Notre progression est agrémentée d’anecdotes de l’enfance de Christian.

Quelques chamois paissent tranquillement sur une colline et partout des vaches et des génisses occupent le moindre champ.

Un peu après Cavuettes, nous arrivons sur un replat, sorte de vallon bucolique o’u s’épanouissent les colchiques. Il nous reste un dernier effort sur la pente bien raide et humide et nous voilà aux Tannes qui se prononcent Twan ou quelque chose comme cela. Un foyer énorme pour accueillir le gros chaudron pour faire le fromage à l’époque, une table, quelques chaises, et à l’étage quelques matelas font office de chambre. Rien n’a changé depuis plus de 50 ans. Nous pique-niquons avec les génisses qui nous regardent et décidons, comme le terrain est étonnamment peu mouillé de monter jusqu’aux Millets qui se prononcent milet. Je ne cherche pas à comprendre.

Nous laissons les sacs à l’alpage et bâtons de marche en mains, nous entamons la montée. Le chemin diffère de celui que Christian empruntait enfant et nous mène jusque sur la crête. C’est beau et nous sommes ravis. Une descente raide peu avant le sommet avec le vide de chaque côté me demande quelques ressources et concentration ce que Christian ne manque pas d’immortaliser à mon insu.

Enfin la croix, différente de celle en bois de son souvenir. Je nomme tous les sommets environnants alentour à la surprise de Christian. Il faut dire que j’en ai gravi quelqu’uns.

Nous entamons le chemin en sens inverse sans difficultés.

Une pause désaltérante aux Tannes où nous récupérons nos sacs et descendons tranquillement jusqu’à notre point de départ non sans visiter l’alpage des Belles Ciernes où les vaches laitières paissent.

J’ai profité d’une jolie découverte et un plaisir partagé de la montagne. Merci Christian de ta proposition.

Nathalie (texte et photos)

Christian (photos)

Distance 12.3 km – dénivelé ↑↓1068m – durée indiquée 5h

Itinéraire