Van d’En Haut – Champéry

Dimanche 23 août 2020

Encore une envie de passer d’une vallée à l’autre, choisir le bon jour, d’abord m’assurer que le petit bus circule des Marécottes à Van d’En Haut et qu’il n’y ait aucun risque d’orage, car c’est une randonnée qui affiche un peu plus de 8h de marche.

Je connais bien le parcours pour l’avoir fait plusieurs fois par tronçons, mais jamais en une fois.

Le départ du camping de Van d’En Haut, à la fraîche, dans l’ombre et la rosée matinale, deux trois randonneurs et varappeurs avec moi dans le bus, mais rapidement je me retrouve seule dans la montée qui chauffe bien ! et qui me mène vers le barrage et lac de Salanfe. Au lac, je rejoins deux traileuses qui montent au Refuge du Midi, nous échangeons quelques minutes et une Maman avec sa fille (7-8 ans) qui papote avec moi pour notre plaisir mutuel.

J’hésite à boire quelque chose à l’Auberge de Salanfe, mais je suis en forme et les muscles chauds alors je préfère ne pas m’arrêter. Le chemin continue en longeant le lac à plat, avant de bifurquer vers le col du Susanfe tout là-haut un peu caché dans les nuages, la météo annonce que le ciel va se dégager vers midi, mais pour l’instant tous les sommets environnants sont cachés.

Longue montée, d’abord à travers des alpages, puis le paysage change, devient rocailleux et les premières difficultés, un couloir avec chaines qui me met mal à l’aise. Je n’ai vu ni croisé personne depuis le départ du lac, je continue en gardant à l’esprit que je peux toujours faire demi-tour si jamais. Le sentier continue de monter raide et le paysage devient lunaire plus je me rapproche du col. Je passe un bivouac genre capsule lunaire qui semble permanent, blotti derrière un rocher et atteint le col (2493) avec une impression mais qu’est-ce que je fais là. Depuis là, je vois le chemin qui conduit à la Haute Cime, plutôt bien fréquenté. Bon ce ne sera pas pour moi aujourd’hui. Le vent souffle fort, les nuages bas cachent le soleil, autant dire que je ne m’attarde pas. La descente mène rapidement du paysage lunaire aux prairies et bien abritée derrière un gros rocher, je retrouve le soleil et mes esprits. Je mange mon pique-nique avec plaisir, il faut dire que c’est la première pause depuis mon départ, hormis un arrêt barre de céréales au bout du lac avant la montée vers le col.

Quelques bruits de pierre et débouchent sur le sentier au-dessus de moi 3 trailers qui descendent en courant, ils reviennent certainement de la Haute Cime, de les voir survoler le terrain avec facilité et rapidité me redonne confiance et je reprends mon chemin jusqu’à la Cabane de Susanfe toute joyeuse. Le soleil brille, il fait chaud, je m’installe sur la terrasse, avec une tisane de verveine fraîche, quel luxe, et une tarte aux myrtilles et je profite de la chaise longue et reprend des forces.

La plupart des randonneurs et trailers viennent de Champéry et font la Haute Cime et retour, ils comparent leur temps et échangent leurs impressions, pas de chance pour les plus matinaux, ce jour, c’est aux lève-tard que le temps a souri, car le ciel est maintenant dégagé et les nuages sont partis.

Je reprends ma route et le sentier serpente à travers prairies et je croise quelques personnes qui montent à la Cabane pour la nuit. Après le Pas d’Encel, le sentier est partiellement exposé, avec des chaînes et relativement glissant (versant nord). Ma concentration est au maximum et j’ai toutes mes sensations, je ne me laisse même pas distraire par les nombreux trailers qui me dépassent en courant ! Il y a vraiment un monde entre eux et moi, pas que je désapprouve leur démarche, au contraire, mais cela me parait tellement incroyable de descendre en courant sur ce genre de terrain.

Je rejoins un peu par hasard le refuge de Bonaveau et m’offre une bière locale, pensant que le terrain va être facile maintenant. Le charmant serveur me conseille de retourner à Champéry par le Roc Coupé, environ 2 h, c’est plus pittoresque que la forêt de l’autre côté en 1H ½. J’aurai dû me méfier du mot pittoresque. La passerelle Belle Etoile inaugurée en 2017, permet de passer le torrent de la Sauflaz, connu pour ses crues dévastatrices. Puis l’alpage de Rossétan et finalement le Roc Coupé, qui s’appelle comme cela, car ce sont les hommes qui l’ont taillé pour créer le passage à l’alpage. Je n’en vois pas la bout de la descente, même si le chemin serpente dans une magnifique forêt accompagné par le torrent. A la bifurcation La Luy, au lieu de vérifier mon parcours, je continue et me retrouve au Grand Paradis. Alors là, je me dis que le détour par le Refuge de Bonaveau vaut bien les quelques kilomètres qui me restent et je fais du stop, une voiture s’arrête tout de suite et me dépose à la gare en quelques minutes et le train attend déjà en gare. Parfaitement organisé.

Distance 20,5 km  D+1411 -1770  durée indiquée 8h

Itinéraire

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