Cabane des Aiguilles Rouges

Lundi 6 septembre 2021

Le début de semaine s’annonce ensoleillé et mon agenda est peu chargé, il ne m’en faut pas plus pour « être en congé ».

Ça fait déjà un certain temps que j’ai envie de monter à la Cabane des Aiguilles Rouges au-dessus du lac Bleu dans le val d’Hérens. Je connais le lac Bleu depuis mes dix ans et j’y retourne régulièrement tellement c’est un endroit exceptionnel. Sauf que depuis la Gouille, c’est vraiment très court comme balade. L’été passé, avec Pierre-André, nous avons prolongé la randonnée jusqu’à Arolla par le chemin « du haut » un peu sportif et étions revenu par le chemin facile plus bas, ce qui m’avait donné envie d’aller jusqu’à la Cabane.

Comme je préfère les boucles,et souhaite une « courte » sortie après les efforts de ce dernier samedi, je décide de me rendre à la Gouille en voiture, de prendre le bus postal jusqu’à Arolla pour rejoindre la Cabane par Remointse de Pragra et redescendre sur le lac Bleu et la Gouille sans dépendre d’un horaire, d’autant que les nombreux travaux sur la route peuvent retarder voire annuler les liaisons.

Lorsque j’arrive à la Gouille, il fait frais, le lieu est encore à l’ombre et j’ai quelques vingt minutes avant l’horaire prévu du bus. Il y a peu de voitures qui circulent, alors quand une s’approche, spontanément je fais du stop. Deux Messieurs, qui se rendent en hélicoptère à la Cabane des Aiguilles Rouges pour y travailler. Arrivés à Arolla, nous nous donnons rendez-vous en haut pour un café. Le soleil déjà présent et la montée me réchauffent rapidement. Je profite d’un panorama grandiose sur les glaciers et sommets environnants, Mont Collon, Pigne d’Arolla entre autres.  Je suis un moment la route carrossable puis le sentier coupe à travers les pâturages déjà désertés des vaches. L’hélicoptère récupère du matériel déposé dans un virage puis me survole. Quelques minutes après, il est déjà de retour, la cabane n’est pas si loin…!  Une pause photo et boissons au hameau Ramointse de Pragra et je passe la bifurcation point de vue le Trouco sans m’y rendre. J’aperçois pendant quelques mètres, très bas dans la vallée, le lac bleu et le chemin bien raide qui y mène ! Bon d’abord la Cabane. Depuis là, le paysage change et c’est un monde minéral, lunaire et presque désertique qui s’offre à moi. Je devine accroché tout là-haut le bord du glacier et suppose qu’il devait descendre bien plus bas avant. Je suis seule au monde et quelque peu impressionnée. En observant l’environnement, je vois la Cabane perchée sur un rocher. Il reste peu de dénivelé pour l’atteindre, par contre le sentier traverse moraines et éboulis. Je surplombe une sorte de plaine, avec une végétation rase et des ruisseaux qui serpentent, puis le chemin passe entre de gros blocs à escalader, heureusement les balises rouges sont nombreuses. Le sentier traverse la moraine et la vue est à couper le souffle. Un passage sécurisé avec des chaines et j’atteins le pied de la dernière montée avant la Cabane, un dernier effort et j’y suis. Je découvre mes automobilistes serviables sur le toit de la Cabane d’hiver très concentrés et ne les dérangent pas. Le soleil est présent et malgré le vent qui souffle fort, je mange mon pique-nique dehors. Je suis à 2814m. J’entre dans la Cabane et découvre une dizaine de randonneurs principalement suisse-allemands. Je commande mon dessert, une tranche de cake dont le gardien est tout fier, à juste titre, et lui demande quelle boisson puis-je offrir aux gars sur le toit. Quelque peu surpris, il me suggère des bières. Dont acte. Je lui explique et nous rions ensemble.

Quand je repars, les hommes sont descendus du toit et j’ai l’occasion de les saluer et les remercier encore une fois.

Le soleil est caché derrière les nuages et avec le vent, je sens le froid. Une courte montée, une étonnante œuvre d’art et je bascule dans l’autre vallée, encore plus lunaire si c’est possible. De là, le chemin blanc-bleu pour les Aiguilles Rouges serpente dans la moraine, quant à moi, je traverse un pont et retrouve rapidement un environnement végétal. La descente est raide et comme je sais que la pause sera au lac Bleu, je ne m’arrête presque pas et le genou droit rouspète. Enfin, je retrouve les mélèzes, les derniers lacets et le lac.

Je m’installe sur le versant bien exposé et enfile mon maillot de bain. La baignade est revigorante et très fraîche, à couper le souffle, un excellent entrainement pour cet hiver. Comme à chaque fois, le lieu est fréquenté par de nombreux randonneurs et famille.

Je profite d’une longue pause en buvant le thé chaud que j’ai pris avec moi et me réchauffe comme un lézard au soleil généreux.

C’est régénérée et bienheureuse que je parcours la dernière descente avant de profiter d’une bière sur la terrasse du restaurant de la Gouille.

Nathalie

Distance 11 km, dénivelé ↑ 864m ↓1069m, durée indiquée 4h30

Itinéraire