Champex d’Alesse

5 septembre 2020

Encore une randonnée dans un endroit que je connais depuis (très) longtemps.
Emprunter le téléphérique de Dorénaz pour rejoindre Champex d’Alesse 1124m et gagner un peu d’altitude rapidement. Il faut dire que l’appel de la montagne est fort en ce moment, mon envie d’être le plus haut possible a été tempérée par cette crainte des endroits exposés qui m’accompagne depuis cet été. Alors je choisis un endroit qui me permet d’être majoritairement autour des 2’000m avec de la vue sur les sommets environnants et que je connais.

J’emprunte seule le premier téléphérique à 7h50, la météo annonce augmentation de la nébulosité dès la mi-journée et une dégradation en soirée et j’entame la longue et ardue montée avec le lever de soleil qui éclaire les sommets en face le cœur rempli de joie, j’ai de la chance de vivre dans ce pays avec ses montagnes à portée de pieds. Dejà La Giette puis direction Plan Pertuis et là c’est à se demander si le chemin n’est pas prévu pour les chamois, c’est raide, tellement raide.
Passé le point 1792, le coude du Rhône, changement de végétation, je quitte le côté Dorénaz pour celui de Fully, beaucoup plus sec et méridional, certaines espèces sont endémiques à la région, réserve naturelle les Follatères il n’est pas rare d’y observer un aigle ou une vipère vipérine ou aspic, j’en rencontre d’ailleurs une, mais nous sommes toutes les deux bien pressées de nous éloigner l’une de l’autre et les présentations n’ont pas lieu.

j’arrive à l’antenne 2092m près de Scex Carro et profite de la vue, d’une pause boisson et d’un en-cas. Me rejoint un gars monté de Fully, respect mutuel pour nos parcours respectifs et nous échangeons et nous extasions sur la vue incroyable depuis cet endroit.

De là, je continue en direction du Portail de Fully et je sais que je vais être confrontée au choix de poursuivre jusqu’à Sornio par un chemin exposé ou rejoindre le Col du Démècre et la cabane du même nom en bifurquant juste avant le Portail. Je me laisse le temps et le choix de décider une fois au croisement.  Arrivée au croisement, un couple arrive en sens inverse, à ma question sur ce qu’ils disent de ce chemin, ils me répondent avec beaucoup de sagesse que c’est très personnel et Madame ajoute, le passage le plus exposé est tout de suite là et comme je me trouve dans le sens de la descente, je peux faire facilement demi-tour si cela devient trop inconfortable, sachant qu’à la montée c’est souvent moins difficile. J’ajoute que j’ai déjà passé ce sentier dans l’autre sens il y a une quinzaine d’années et que je sais ce qui m’attend.

Je traverse ce passage en trouvant le courage de m’arrêter pour faire une photo, mal à l’aise pendant toute la traversée et reprend mes esprits dans les pâturages au-dessus du lac inférieur de Fully pendant une bonne dizaine de minutes. Je sais que le plus « dur » est fait. Je rejoins la Cabane de Sornio ou je m’arrête pour une boisson chaude et reprend ma route en direction du lac Supérieur de Fully toute légère.

Arrivée au lac, il est grand temps de m’arrêter pour manger, le lac est magnifique, un vent frais souffle et je n’ai étonnamment aucune envie de m’y baigner, je me contente d’y glisser les pieds. Ce lieu attire du monde, piqueniqueurs, randonneurs, pêcheurs et vététistes partageant les berges.

Courte sieste digestive et je reprends le sentier qui va me mener par une belle et régulière montée au Col et Cabane de Demècre 2359m, je chemine avec trois autres randonneurs qui vont rejoindre la Cabane de la Tourche pour la nuit suivante et qui font halte sur la terrasse abritée et bien attirante de la Cabane, je continue néanmoins jusqu’au Diabley 2440m point culminant de la journée.

De là, vue plongeante sur le chemin de retour, d’abord en descente à flanc de coteau et à travers les pâturages jusqu’à l’Alpage du Scex Carro puis d’une manière plus directe, il faut bien redescendre ce que j’ai monté le matin. A l’Au d’Alesse, portée par le plaisir et les endorphines du bonheur, je me laisse aller par la route et réalise tout d’un coup que je n’entends plus les dames et les enfants qui descendaient derrière moi, après une rapide vérification, je rattrape le bon chemin par une bonne demi-heure de détour et de remontée !!!!, et c’est dans ces moments là que je me dis que d’être en forme est vraiment un plus, car même si cela était frustrant, il fait chaud et je n’ai pas envie de grimper à nouveau, ça été néanmoins facile. De nouveau sur le bon chemin, je rejoins les dames et les enfants cités précédemment à la buvette de la Giette, tenue par un retraité sympathique et qui vend aussi du miel de ses ruches d’Alesse. De là il me reste une petite demi-heure pour rejoindre le téléphérique et redescendre en bonne compagnie des mêmes dames et enfants qui demandent pendant la descente si le téléphérique va tomber.

16.5 km D+1660 -1660 temps indiqué 8h

Itinéraire

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