Dimanche 13 septembre 2020
Départ matinal, je croise des chasseurs qui sont en repérage, la chasse n’est pas encore ouverte, et me confirment que je ne risque rien (rires).
La Vallée du Motélon, j’en rêvais depuis ce printemps, avec les nombreux posts que j’avais vu passer. Donc en ce beau jour ensoleillé, j’ai rendez-vous avec la Dent de Bourgo, je sais que c’est peut-être exposé et vertigineux, mais je suis prête.
Départ aux panneaux du Pralet, en direction de la Forcla, belle montée seule au monde, et déjà la Dent de Bourgo apparait, inaccessible et impressionnante depuis ce côté. Un alpage le Coula et l’armailli qui joue de la guitare, quelques notes qui s’accordent parfaitement avec les sonnailles des génisses encore présentes. Dernier effort et j’arrive au col de la Forcla avec une vue qui plonge sur l’autre versant et là je comprends que j’ai atteint le lieu où je rêvais d’aller depuis près de 40 ans, ce col entre la Dent de Chamois et la Dent de Bourgo, en effet, en vacances avec mes parents au camping d’Enney, j’avais repéré lors de nos balades, cette combe entre les deux Dents qui m’attirait comme un aimant sans pouvoir me l’expliquer. Et ce matin, comme un cadeau, je me retrouve dans ce lieu, magie de la vie, merci.
Bon les choses sérieuses commencent, j’imaginais bien que la face nord de la Dent serait humide et dans la pente et je ne suis pas (encore) à l’aise dans ce genre de terrain. Le départ est facile, tracé par les génisses qui me regardent passer. Sortie de leur terrain, le sentier devient très étroit, glissant, par chance, je suis dans le sens de la montée et les passages glissants alternent avec des passages beaucoup plus stables dans la forêt, je croise deux jeunes randonneurs dont l’aisance me laisse rêveuse, gentiment je progresse, dans mes pas et dans ma tête et finalement rejoint Vacheresse où une pause en-cas et boisson finit de me rasséréner. Un trailer surgit, me salue et disparait aussi vite.
Je me lance en direction de la Dent, avec en leitmotiv, tu peux faire demi-tour à chaque instant. Assez longue approche dans les pâturages et la forêt puis petit à petit, le chemin devient plus étroit, plus caillouteux pour finir en un chemin de crête avec la vue (et le vide) de chaque côté. J’avance et me renforce à chaque pas et quand je rejoins la Croix au sommet, je suis complétement rassurée. Cette Dent m’a redonné la confiance que j’avais perdue cet été. Je profite de la vue magnifique, dans le désordre, Mont-Blanc, Dents du Midi, Gastlosen, Tour D’Aì, Tour du Famelon, Charmey, la Valsainte, lac de Gruyère, Moléson et toutes ces cimes de la région que je ne connais pas. Quelques voiles brumeux s‘invitent et changent le paysage.
J’entame la descente, à l’aise et bien dans mes chaussures, youpie, je croise quelques personnes qui profitent aussi de ce beau dimanche ! Avant Vacheresse, je pique-nique sur une butte bien exposée et surtout exempte de beuses des génisses ! puis continue la descente pour rejoindre la vallée, il fait chaud, je me repose près d’un arbre séculaire et bien sûr je profite d’un Bad Kneipp dans le Motélon pour me rafraîchir avant de rejoindre la Pinte des Pralets pour un dessert bien mérité.
Nathalie
Textes et photos
17 km, D+1150-1150 durée indiquée 6h