la Croix de l’Achia

Dimanche 29 septembre 2024

Depuis quelques temps, j’ai l’envie de me rendre à la Croix de l’Achia, après 3 vaines tentatives dont la dernière en 2021 déjà. 

La météo étant capricieuse depuis septembre, j’ai repoussé l’idée jusqu’à aujourd’hui. Il est tombé un peu de neige au-dessus de 2000m, ça devrait jouer. 

Pour mettre toutes les chances de mon côté en gagnant un peu d’altitude, je décide de partir depuis les Mayens de My. 

Il fait frais quand je démarre et l’herbe est givrée par endroits. Le sentier serpente entre chalets et forêt et je me réchauffe rapidement. 

Je rejoins une route carrossable et rencontre les bergers qui font descendre les troupeaux de modzons. Les vaches sont descendues hier, d’ailleurs le sentier en garde les traces. Je rejoins l’alpage des Pointets où les nettoyages et rangements vont bon train.

Je m’arrête pour lire quelques noms de vaches sur les portes d’étable, je me souvenais dans mon enfance de Blanche, Cocotte, Anémone ou Capucine et je découvre des Crisby, Chanel,  Phantom, Champagne, Tequila, je me sens toute larguée, comme si le monde avait tourné sans moi.

Depuis là, je me concentre, je me suis déjà perdue lors de mes autres passages. En effet, les marques sont pâles ou inexistantes et les nombreuses sentes des vaches sèment le trouble dans le pâturage, c’est en suivant l’application de randonnée que je me guide.

Arrivée un peu en dessous de l’étang des 30 pas, la neige fait son apparition sur les parties encore à l’ombre. Le Mont Gond se dévoile, saupoudré de neige. Me voici à l’étang, deux randonneurs arrivent depuis Flore et nous échangeons quelques mots. Ils s’élancent un peu avant moi dans la dernière partie pour rejoindre la Croix, je prends quelques photos, me désaltère puis leur emboite le pas. Je les rejoins un peu plus loin et nous atteignons ensemble le sommet. Ils sont du coin et viennent pour la matinée se dégourdir les jambes. Une autre randonneuse nous rejoint, elle aussi de la région et nous contemplons la vue en nous racontant nos virées.

La vue sur les Diablerets, la Quille du Diable, le glacier de Tsanfleuron et le Sanetsch est magique avec cette petite couche de neige qui fait ressortir les reliefs. Un sentiment de légèreté et de satisfaction m’envahit : j’ai enfin atteint cette Croix !

Ensuite c’est la descente rendue glissante par la neige qui fond et la boue. Je laisse partir mes rencontres du jour au lac et pique nique à l’abri du vent un peu en dessous. J’ai la chance de me faire survoler par un gypaète pendant ma pause. Je remonte vers l’étang pour profiter plus longuement de l’endroit, pourtant le vent, l’eau boueuse et la neige proche me dissuadent de me baigner. Plusieurs familles sont là, dont certaines avec de jeunes enfants.

Je pars en direction de Flore par un beau sentier et rapidement le soleil chauffe me permettant d’enlever des couches. J’entends quelques marmottes sans les voir, et, par bonheur, j’aperçois encore une fois un gypaète, le même peut-être ?
Je croise beaucoup de monde dans cette descente, il faut dire que depuis Flore c’est une petite balade jusqu’à la gouille.

A partir de là, le chemin est à flanc de coteau, avec une vue parfaite sur les 4000 et autres sommets de l’autre côté de la vallée, joliment enneigés. Je suis en mode contemplatif, les prairies qui jaunissent, les colchiques, des cœurs sous mes pieds me procurent une joie profonde.

Je rejoins le sentier pris ce matin, encore un peu plus labouré par le passage des veaux et modzons et me retrouve trop vite à mon point de départ. Une superbe région, peu connue, avec de nombreuses possibilités de balade, je reviendrais certainement.

Nathalie
distance 14,5 km -dénivelé ↑↓942m – durée indiquée 5h

Itinéraire