16 mai 2020
Aujourd’hui c’est une grande première pour moi, je vais mettre en pratique l’application SuisseMobile que j’ai enfin chargée sur mon téléphone portable et suivre l’itinéraire que Nathalie a tracé au préalable. Je sais aussi que je peux compter sur son aide en cas de doutes.
Descente du train à Le Day, nous ne sommes pas les seuls en tenue « randonneur » mais tous sans exception attendent la correspondance pour la Vallée de Joux. Nous, nous allons à Ste-Croix en passant par le Suchet plus de 20 km à parcourir.
Nathalie Oui c’est une variante que j’ai choisie, en dehors des sentiers courus, car le Jura depuis le début de l’année, je l’ai fait en long et en large et tous les sommets possibles, destination facile en période de semi-confinement. En fait, je pensais randonner dans les Préalpes, mais la météo était bien plus favorable sur le Jura.
Direction la rivière l’Orbe que nous franchissons au barrage Les Clées, à l’arrière-plan sur fond de verdure se détache l’élégant viaduc ferroviaire des CFF. Montée raide nous arrivons au village de Ballaigues et mes premiers doutes quant à l’itinéraire à prendre… explications ; orientation et je retrouve le nord !!! Nous suivons un très joli chemin forestier puis une route puis à nouveau la forêt. En face de nous la France ; le Mont d’Or, Jougne et les installations mécaniques de Métabief et à notre gauche la Dent de Vaulion.
Nous gagnons gentiment de la hauteur le paysage est magnifique, de beaux pâturages alternent avec des parties boisées ; déjà plus de deux de marche une pause bienvenue à l’abri du vent, dos bien au chaud contre le mur d’un chalet.
Bientôt les contreforts du Suchet, tout de suite le dénivelé s’accentue et nous voici arrivés au Chalet du Suchet. Le sommet à 1587 mètres est en vue, un forcing et de l’acide lactique dans les jambes car par jeu nous entrons en compétition avec un trailer pour savoir qui de nous trois nous arriverait le premier… encore un peu essoufflés pour notre traditionnel selfie…
Nathalie, bon en fait, Pierre-André ne peut pas résister de suivre un trailer, et bon moi je me suis dite que ça me ferait un test 2, depuis les Cornettes de Bise je n’ai jamais réitéré l’expérience, j’ai forcé mon pas, à mi-chemin failli abandonné, et quand je les ai vus presque au sommet, je me suis dite que si je m’arrêtais, ce serait encore plus long et dur de les rejoindre.
Pause pique-nique, bien abrités, entourés de gentianes d’un bleu intenses que désirer de mieux. Reposés, nous entamons la descente très technique pour rejoindre la buvette de Grange-Neuve puis Les Praz où nous pouvons admirer au passage des arbres dit « remarquables » et en effet ils le sont… un endroit qui dégage paix et sérénité cher à Nathalie. Et voici Les Naz montée dans la paroi rocheuse par un chemin étroit et vertigineux jusqu’à Les Bataillards. Replat et arrêt sur un promontoire, la plaine de l’Orbe et Baulmes tout en contre-bas, dans le ciel deux rapaces décrivent des cercles en se laissant porter par le vent. Difficile de s’arracher à ces moments de bonheur mais notre but se rapproche. Ste-Croix est tout proche reste la descente sur un chemin raide et glissant.
Nous traversons la rivière l’Arnon et comme bien souvent, nous ne résistons pas à notre Bad Kneipp.
Il est temps d’arriver. Collation sur une terrasse de bistro. Le confinement Corona est levé et les restaurants sont à nouveau ouverts. A 17h06 départ, le train nous ramène à Bussigny.
Longueur 21 km durée 6h30 dénivelé +1133 / – 818 m
Texte et photos Nathalie & Pierre-André
