Mont Gond « sans le savoir »

Samedi 14 août 2021

La météo s’annonce bonne ce week-end, alors aucune hésitation, je pars randonner. Didier me propose une petite sortie le samedi, car il a d’autres occupations en milieu d’après-midi et j’hésite. Comme nous nous retrouvons à un concert le vendredi soir, nous en profitons pour nous décider pour le lendemain. Il s’est arrangé et du coup a toute la journée de disponible et me propose une sortie au-dessus de Conthey, depuis Aven et un tour jusqu’à la Croix de l’Achia et l’Etang de Trente pas, aussitôt tracé sur Swissmobile, durée et kilométrages nous correspondent et le rendez-vous fixé pour le lendemain matin.

Quand je pars avec Didier, je profite de me laisser vivre, je sais que le parcours est étudié et téléchargé. Il est clair que si j’avais vu Mont Gond sur la carte…

Quelques péripéties et détours avant de nous parquer vers le réservoir au-dessus d’Aven et nous partons sur un large sentier entre forêt et hameaux qui serpente et grimpe sous les falaises du Ché Riond. Les points de vue sur la vallée de Derborence nous émerveillent et passé le point 2026, toute la vallée s’offre à nous, avec le massif des Diablerets en toile de fond et le Pas de Cheville sur la gauche.

Une pause désaltérante à Lodze, accompagnés par les bêlements des moutons en haut de la falaise au-dessus de nous et un point sur le terrain qui nous attend. Didier, qui aime encore moins que moi les terrains exposés, redoute quelque peu la suite. Le sentier est large et nous permet une progression agréable, bien que la vue soit vertigineuse côté Derborence. Comme toujours sur ce genre de sentier qui épouse la paroi, tous en creux et en pointes, nous avons l’impression de ne pas vraiment avancer.

Nous atteignons finalement un pâturage avec de nombreux petits ruisseaux et une flore de terrain humide. Nous relâchons notre concentration et perdons le sentier. Nous crapahutons droit dans la pente pour le rejoindre pendant une bonne demi-heure et cela nous prend nos dernières forces et nous nous arrêtons pour la pause repas sur une sorte de replat entourés de gentianes. Nous bénéficions d’une large vue avec le glacier de Tsanfleuron et toute la vallée sauvage entre Derborence et le Sanetsch et toujours les Diablerets et la Quille du Diable, qui ressemble à un visage Sioux qui nous observe.

C’est un paysage majestueux et grandiose qui s’offre à nous. Ce que je n’avais pas comme information, c’est que pour Didier, c’est une des premières fois qu’il est confronté à ce genre de paysages dans lequel on se sent tout petit et, si pour moi c’est plutôt exaltant, pour lui, c’est quelque peu écrasant.

Pendant notre pique-nique, l’intensité de ses ressentis augmente et en consultant la carte, il se rend compte d’un passage à venir et son inquiétude monte. Nous décidons néanmoins de continuer en étant tout à fait d’accord de faire demi-tour le cas échéant. Je passe devant, ce qui permet à Didier de se focaliser sur mes pieds (du moins j’espère) et nous entamons une descente sur un sentier qui demande toute notre attention. Au fur et à mesure de notre progression, j’aperçois un passage à venir délicat pour nous, un couloir de pierrier en gravier avec une sente peu marquée. Quand nous en sommes assez près, nous faisons le point. Sommes-nous capables de le passer ? et que nous attend-il après ? Selon la carte, il y a probablement une autre difficulté. Nous décidons donc d’un commun accord de faire demi-tour. Je me sens soulagée, car c’est le genre de passage, couloir, pierrier, chemin étroit en pente qui me fait le plus peur. Néanmoins, je sais que je reviendrai et que je le passerai, ce n’est qu’une question de temps, d’expérience et d’adaptation.

Le retour est tout aussi impressionnant, avec la vue sur Derborence et son lac en contrebas et Didier met un peu de temps pour retrouver toute sa sérénité.

Une longue pause à Lodze, où nous croisons et échangeons avec quelques randonneurs nous remet complètement de nos émotions.

Dans la descente jusqu’à la voiture, je profite d’une pause bain Kneipp bienvenue dans une fontaine sous l’œil amusé de Didier.

Est-ce que le vendredi 13 de la veille a encore des effets sur cette journée ?

Le retour est tout aussi improbable que l’aller du matin, aucun café ouvert, quelques détours pour trouver une eau minérale dans une station-service ouverte et finalement un apéritif bien mérité chez Anne, la compagne de Didier, merci de ton hospitalité Anne.

En guise de conclusion, j’avais vu une publication sur Rando Romandie du tour du Mont Gond, (exposé et sujet au vertige exclu) et bien sûr que si j’avais étudié le trajet je nous aurais déconseillé cette sortie. Finalement, je suis contente d’y être allée, je me suis confrontée à ma peur du vide et petit à petit elle diminue, je suis sur le chemin.

Et bien que le soleil soit présent, je renonce à une autre randonnée le lendemain, je me contente d’une baignade au lac et d’un petit tour à vélo.

Nathalie

Distance 20 km dénivelé ↑↓ 1330m durée indiquée 7h

Itinéraire