Grisons quelques jours de vacances

Début août 2021

Quelques jours de vacances à Klosters pour changer de montagnes.
La météo ne s’annonce pas très clémente pour ma première journée et je pars avec la veste de pluie et le sac protégé. Un peu au petit bonheur, je décide de rejoindre le Alpenrôssli par un chemin tout droit dans la pente à travers les pâturages. Les hautes herbes me trempent rapidement pantalon et chaussures. Le chemin bifurque et rentre dans une forêt d’où je rejoins rapidement le restaurant du même nom. Je fais le détour pour visiter la jolie terrasse très soignée dont je ne peux malheureusement pas profiter.

Je poursuis sur une route carrossable direction Alp, je me régale de myrtilles pour les 10h, puis je descends à travers la forêt de Montbiel et le village du même nom. J’ai quelques hésitations à ce moment-là, il est temps de manger quelque chose et vu le temps, une soupe dans un restaurant s’impose, je traverse le village mais n’en trouve aucun. Je reviens sur mes pas, et je vois un panneau de pub pour un alpage, je me décide pour cet endroit, bien que cela soit dans la direction opposée à Klosters. Je descends par le sentier jusqu’à la rivière, traverse un pont suspendu, et là je vois de la publicité pour un restaurant à Montbiel, j’ai dû rebrousser chemin un peu trop vite. Qu’à ce la ne tienne, je reste à ma première idée et prend la direction de Garfuin. Je longe la rivière sur quelques kilomètres et traverse un pâturage pour finalement atteindre le restaurant de l’alpage. Très chaleureux, tout en bois, très joliment décoré, je mange une excellente soupe à l’orge des Grisons et une tranche de tarte aux noix. Bien réchauffée et revigorée, je vois la pluie forcir à travers la fenêtre et décide d’enfiler le pantalon de pluie pour le retour.

Je repasse par le village de Montbiel, (sans voir de restaurant) enchaine jusqu’à Bärg et rejoint finalement Klosters par une costaude descente.

Nathalie

18 km, +-700m, durée indiqué 5h20

Itinéraire 1

Le deuxième jour s’annonce plus clément, avec beaucoup de nuages résiduels, ce qui me décide à partir directement du village en direction de Klosters Dorf et Schlappin. Les quelques timides rayons de soleil cèdent rapidement leur place aux nuages puis à la pluie. Je me sens quelque peu découragée et hésite à rentrer à l’hôtel, d’autant que j’ai choisi de suivre la route plutôt que le chemin tout boueux, et la route monte raide encaissée entre deux versants sombres de sapins. Je continue néanmoins et arrive après pas loin de deux heures depuis mon départ sur une sorte de plateau où le paysage s’ouvre enfin sur un hameau Schlappin et le lac du même nom. Je bois du thé et grignote un en-cas au son d’une trompette, un homme joue en effet au milieu d’un champ sous la pluie.

Je me décide à poursuivre dans le Schlappintal, même si je sais que je devrais faire demi-tour, car les destinations indiquées montent tous à plus de 2300m et sont prises dans les nuages. C’est finalement une interdiction de passer pour raison de vaches allaitantes qui me fera rebrousser chemin. Je profite d’admirer une marmotte qui m’observe depuis sa prairie.

De retour au lac, le café me tend les bras pour une soupe revigorante.

La pluie semble se calmer et je cherche une alternative à cette route monotone pour le retour. Je décide de passer par Flue et descendre ensuite sur Klosters Dorf. Le chemin, magnifique, dans la forêt, monte régulièrement, quelques amanites tue-mouches, une flore variée et enfin le soleil viennent me récompenser de ma persévérance. Depuis Flue, la descente sur Klosters Dorf est variée et agréable et me fait passer par un superbe pont suspendu au-dessus de la rivière tumultueuse. Je m’arrête un moment à profiter de cet environnement préservé. Je me rends compte à ce moment, que lorsqu’il pleut, les occasions de s’arrêter, de flâner et donc de récupérer sont beaucoup plus rares

Je rejoins la gare du village et c’est en train que je retourne à Klosters Platz.

15.6 +850-930m, durée indiquée 5h10

Itinéraire 2

Au matin du 3e jour, le ciel est grand bleu, aucun risque de pluie, je me décide pour côtoyer quelques sommets. En train jusqu’à Davos Dorf, la station intermédiaire du funiculaire Hôhenweg, le Panoramaweg jusqu’à Gotschnagrat et retour en téléphérique à Klosters. Au départ du funiculaire, la file d’attente est telle que je décide de rejoindre Hôhenweg à pied. La première partie du trajet est monotone sur une route entre les luxueuses habitations. Ensuite, une route carrossable monte régulièrement d’abord dans une forêt clairsemée puis dans des pâturages ou paissent de nombreux troupeaux de vaches. Très peu de randonneurs sur ce trajet, quelques personnes en VTT électriques ou non, je les admire car la pente est soutenue. Aux Grisons, tous les chemins de randonnées sont partagés et ouverts aux vélos comme aux piétons dans un respect mutuel.

Une heure et demie après mon départ, je passe au-dessus de la station intermédiaire et rejoint le Panoramaweg. La vue sur les sommets, puis sur le Davosersee est magnifique et je m’en mets plein les yeux. C’est en mode contemplatif et tranquille que je parcours ce chemin à 2200 d’altitude, d’autant qu’il est bien fréquenté. Une pause à la Parsennhütte, et je me retrouve déjà avant 14h, à Gotschnagrat. Un café sur la terrasse ensoleillée, un point sur les options qui s’offrent à moi et je décide de rejoindre l’arrêt de train Davos Laret indiqué à une heure. La première partie de la descente demande de la concentration, de grandes enjambées par-dessus les nombreuses roches et je garde une longue avance sur les vélos qui sont partis en même temps que moi. Finalement ils me rattrapent quand le chemin s’élargit et s’adoucit.

Quand j’arrive à la gare, le train est passé depuis une petite dizaine de minutes et comme je n’ai pas envie d’attendre 50 minutes, je poursuis jusqu’à Klosters Platz et y arrive même avant lui.

21,5 km, +1050-1410m, durée indiquée 6h50

Itinéraire 3

Pour mon dernier jour, la météo devrait rester sèche jusqu’au soir dans la région, grâce au foehn. Je décide donc de monter en altitude. En bus et en téléphérique jusqu’à Madrisa à 1884m. Dans le MadrisaBahn, un Monsieur et son chien avec qui je partage la montée, m’encourage à me rendre jusqu’à Massplatte pour profiter de la vue sur toute la vallée. Comme la météo est annoncée meilleure le matin, je décide de m’y rendre en premier pour en profiter. Le paysage est idyllique, des ruisseaux, des mélèzes, et des rochers comme déposés par un géant. La vue est par contre déjà perturbée par de sombres nuages. Je reviens sur mes pas pour reprendre le chemin en sens inverse de mon projet initial jusqu’à Schaffürggli à 2388m, longue route sans charme, caillouteuse sous les câbles du téléphérique. Par contre, la descente qui s’offre à moi sur l’autre versant est un pur bonheur, entre rhododendrons, marmottes, ruisseaux chantants et jusqu’au moment où je rejoins le chemin qui vient de Madrisa, je ne croise personne. Le sentier jusqu’au Schlappinjoch, frontière avec l’Autriche est par contre bien fréquenté et je rejoins le col accompagnée par de nombreux randonneurs. Quelques photos et je redescends rapidement me mettre à l’abri pour manger quelque chose, car un vent froid souffle fort. Je reprends le même chemin en partie, puis suis le chemin plus ou moins à flanc de coteau dans un paysage magnifique jusqu’à Madrisa. Je remercie la rencontre de ce matin qui m’a fait faire cette boucle dans l’autre sens.

Je profite d’une bière locale et d’une assiette froide sur la terrasse avant de redescendre en télécabine. Finalement, la pluie prévue arrive en fin de journée une fois que je suis bien abritée et au chaud.

15,3 km, +- 1050m, durée indiquée 5h30

Itinéraire 4

Pendant ces 4 jours aux Grisons, j’ai parcouru plus de 70 km, 3600m de dénivelé positif et 4000 négatif, testé avec succès mes habits de pluie et octroyé le palmarès de la meilleure Bündner Gerstensuppe au restaurant Garfuin et celui de la meilleure Nusstorte au restaurant d’altitude du Gotschnagrat.

Nathalie, textes et photos