Dimanche 26 mai 2024
Ce dimanche qui s’annonce clément jusqu’en fin de journée est bien tentant pour une randonnée. Je choisis un versant bien exposé pour profiter du soleil éventuel et de l’absence maximum de neige.
Je trace un parcours d’un dénivelé et d’une durée qui me conviennent en boucle depuis Champéry qui passe par les Crosets et que je n’ai pas encore arpenté.
Je traverse Champéry encore endormi ou presque et rapidement mes pas me conduisent sur un joli chemin qui monte entre les chalets, la forêt et les champs de fleurs. Les stars du lieu, les Dents du Midi, encore enneigées, attirent régulièrement mon regard et je me retourne plusieurs fois pour les admirer. Je ne peux m’empêcher de les énumérer et bien évidemment il m’en manque une. La vue s’étend aussi aux Dents Blanches et d’autres cimes dont j’ignore les noms.
Je rejoins une route et l’emprunte quelque temps en me faisant dépasser par les voitures du rallye du Chablais en repérage. Je suis contente de ne voir que quelques véhicules et que le rallye ait lieu la semaine suivante. Je précise que les chauffeurs ont fortement ralenti en me voyant, un grand merci à eux.
A « sur Cou », le trajet que j’ai choisi me fait descendre au Pont du Poijeur et quitter le tracé du rallye. Je me retrouve dans une forêt, le terrain est humide avec les orages d’hier soir, je passe le pont et remonte dans des pâturages déjà occupés par les vaches et des chalets d’alpages par les bergers.
Le chemin est en montée régulière et je me retrouve aux Crosets presque sans m’en rendre compte. Je me sens en forme, je décide de poursuivre en direction des Portes du Soleil et du Lac Vert. Je connais cet endroit et m’y suis déjà rendue depuis Morgins. Les champs sont littéralement recouverts de gentianes, elles poussent en groupe dense et se voient de loin. La montée est sur une route carrossable et même si la pente est soutenue par endroits, je chemine sans trop d’efforts. Une photo souvenir aux Portes du Soleil et je continue sur le chemin qui devient de plus en plus raide. Je remarque un randonneur dans la combe sur le chemin des cols alpins (6), chemin encore bien enneigé et exposé, plusieurs avalanches sont visibles. Les murs de neige deviennent impressionnants, pourtant la route est libre et un 4×4 me dépasse dans la montée vers la Pointe des Mossettes. En fait entre le véhicule et les murs de neige, je n’ai pas vu la bifurcation pour le Lac Vert. Il faut dire que les panneaux de tourisme pédestre ne sont pas encore mis en place.
Le ciel s’est couvert entretemps, un vent frisquet souffle et je me demande bien ce que je fais là. Je rejoins le point 2150 avec dans l’idée de reprendre la route qui serpente en-dessous. En me rapprochant je vois que la route est recouverte de presque 50cm de neige, l’exposition est différente de celle par laquelle je suis montée et je décide donc de rebrousser chemin.
Je croise quelques trailers, randonneurs et vététistes et aussi le randonneur que j’avais vu dans la combe. Nous échangeons quelques mots, il me demande le chemin pour le Lac Vert et le Col de Chésery. Comme je ne l’ai pas repéré en montant, nous vérifions sur l’application Suisse Mobile et je me rends compte que nous sommes juste au-dessus du lac. Ce randonneur vient de Samoëns, a dormi au col de Cou et repart en direction des Lindarets. Un week-end d’entrainement, avec tout le matériel sur le dos pour se tester avant un périple de plusieurs jours.
J’hésite à l’accompagner jusqu’au refuge de Chésery, un coup d’œil au lac recouvert de glace et de neige m’en dissuade. D’autant que j’y suis déjà allée deux fois https://randonneesbonheur.ch/morgins-chesery-porte-du-soleil/ et https://randonneesbonheur.ch/morgins-portes-du-soleil/
Je reprends donc la route avec l’idée de m’arrêter pour pique-niquer car la faim se fait sentir. J’observe avec amusement un groupe anglophone qui pratique le yoga.
Un promontoire avec un banc me tend les bras, une randonneuse solitaire s’arrête elle aussi à quelques mètres et nous entamons notre sandwich en cœur. Et la pluie se met à tomber. Je remballe mes affaires, enfile la veste de pluie et reprend la descente. J’hésite quand même quelques secondes à prendre le chemin des cols alpins mais cela me semble très peu raisonnable.
Au point 1806, la pluie a cessé, il fait meilleur et je trouve un banc très accueillant pour continuer mon repas. Un point carte et je décide de traverser direction Planachaux sans descendre jusqu’aux Crosets.
Un lac encore légèrement pris par la glace me tend les bras, les rives boueuses, le ciel nuageux et venteux me dissuadent de m’y baigner.
Je descends par la route jusqu’à Léchereuse, un tracé que je ne connais pas encore. Les pâturages sont complétement fleuris et je profite du chemin facile pour regarder partout en même temps.
Je retrouve un joli sentier à travers pâturages et forêt. Le soleil est de retour, j’en profite pour faire une sieste bienvenue sur un banc et rejoindre Champéry toute revigorée.
J’ai aimé ce parcours qui fait passer du printemps, des champs en fleurs et des alpages habités aux paysages encore enneigés et glacés.
A ceux qui seraient tentés par un parcours plus léger, la montée et/ou la descente avec le téléphérique Croix-de-Culet économise 899m précisément et ajoute environ 150m de dénivelé depuis ou pour rejoindre Planachaux. Et pour faire une boucle complète, je suggère de passer par le chemin des cols alpins ou d’emprunter la fameuse route depuis le point 2150 pour descendre. D’autres chemins (que je connaissais déjà) permettent de rejoindre Champéry depuis Planachaux. La boucle est agréable et égale en termes d’efforts dans les deux sens.
Nathalie
Distance 23,9 km – dénivelé ↑↓1384m – durée indiquée 7h48