Samedi 3 août 2024
Une grande envie de randonner en altitude. Il y a très longtemps, j’étais allée voir les traces de dinosaures au Vieux Emosson. J’en garde un souvenir mitigé, quelques creux dans la roche. Je n’y suis jamais retournée, il est temps de redécouvrir la région. Un point sur la carte et je trouve une boucle qui me paraît intéressante. Didier est partant.
Arrivés au barrage, les nuages bas rendent le lieu magique et secret. Nous décidons de faire le tour dans le sens anti horaire et nous démarrons donc par la route qui monte au Vieux Émosson. Nous croisons un randonneur qui pour fêter ses 72 ans se rend à l’auberge du barrage. Il emprunte lui directement le sentier et reviendra par la route.
Pour Didier ce sera aussi sa destination du jour, car i l a un jour de petite forme. Après concertation, nous convenons que je continue seule et nous nous retrouverons en fin de journée.
Le sentier est large et surplombe le lac. Rapidement je rejoins un premier névé, sécurisé par une corde et le passe sans autre. Un deuxième un moment après, aussi sécurisé. Un troisième, sans corde et sur une pente plus raide, me fait hésiter. Quelques jeunes passent facilement en rigolant, j’opte pour la sécurité et enfile mes crampons. À partir de là, le chemin, exempt de neige, s’enfonce d’abord dans la vallée gentiment puis monte en lacets jusqu’au site des empreintes. Nous sommes nombreux et la plupart des randonneurs randonnent dans l’autre sens et viennent d’où je vais continuer.
Je retrouve les creux dans la roche et aussi une guide. Elle nous explique qu’un géologue en vacances passant par là en 1976 (année de forte chaleur et donc de plus grande fonte de neige) a remarqué les traces non pas laissées par des dinosaures mais par une sorte de grand lézard pouvant s’apparenter au Ticinosuchus à une époque antérieure aux dinosaures, il y a environ 240 millions d’années. Le lieu était plat, avec du sable et des étendues d’eau. Les circonstances pour que les traces soient visibles aujourd’hui sont exceptionnelles. Il y a d’autres traces en direction d’Emaney beaucoup moins accessibles.
https://www.valleedutrient.ch/fr/sentier-du-site-a-empreintes-d-archosaures-fp268
Après ces explications, je comprends mieux ce que je vois et suis heureuse d’être revenue sur ce site. J’encourage ceux intéressés à venir lors de la présence de guides, pendant trois semaines dès fin juillet.
Depuis là, il me reste une petite montée jusqu’au point 2500. L’itinéraire initial prévoyait de rejoindre le col de la Terrasse à 2640m. Je renonce, un peu parce que la neige est encore bien présente et du coup le lac vert ne doit pas être accessible à la baignade et un peu pour ne pas faire trop attendre Didier.
Je pique-nique posée dans ce cadre magnifique sur une sorte de large crête minérale entourée de montagnes.
Je repars le long de cette crête, puis c’est une longue descente qui commence. Un grand névé sans danger, j’enfile quand même mes crampons par sécurité, puis un chemin très irrégulier, qui demande concentration et de regarder où je pose les pieds. Je m’arrête ponctuellement pour regarder le paysage et prendre quelques photos. Je croise de nombreux randonneurs, le lieu est fréquenté.
Je suis dans une petite vallée, la gorge de la Veudale, le paysage est magnifique avec le torrent, des fleurs abondantes, des parois et des sommets tout autour. Le vert domine cela change complètement de l’environnement minéral de la montée sur l’autre versant.
Passé la bifurcation pour rejoindre le Vieux Émosson, le paysage s’adoucit et le lac d’Émosson bleu turquoise se dévoile de plus en plus. Je retrouve la route et rejoins la terrasse du restaurant, où Didier est déjà installé, pour partager un verre bien mérité. Le Mont-Blanc et le glacier d’Argentière se laissent entrapercevoir furtivement.
Nathalie
PS les photos sont « écrasées » par la lumière de ce jour !
Distance 13.5 km – dénivelé +-777m – durée indiquée 4h40