Quelques jours à St Luc

Courant août, je passe quelques jours au val d’Anniviers et ai l’occasion de réaliser un rêve en séjournant à l’Hôtel Bella Tola.

La première randonnée est le sommet de l’Illhorn, qui me tente depuis de nombreuses années, c’est ce massif que l’on voit en premier plan depuis la plaine du Rhône. Le soleil est encore caché quand je m’arrête au télésiège de Chandolin.

Je renonce à profiter de ses charmes et m’engage sur un joli sentier jusqu’au village, les écureuils nombreux m’accueillent et bavardent bruyamment. (leur cri se nomme crécelle semble-t-il).

Je rencontre une femme qui va jusqu’à Illgraben, elle me recommande de me baigner dans le lac Noir et non le Illsee, qui est un lac de barrage.

Je me trouve vraiment à la barrière linguistique entre le haut Valais et le Valais francophone, les noms sont mélangés entre français et allemand.

Je quitte la forêt un peu avant la cabane de Illhorn et marche dans des pâturages entre myrtilliers, rhododendrons et herbes folles qui commencent à jaunir en cette fin août. D’ailleurs la flore est quasi inexistante. Je reconnais l’odeur caractéristique de cette végétation, sans savoir l’identifier.

Je suis seule à cheminer et rejoins tranquillement le pas de l’Illsee. Je peine dans la montée jusqu’au sommet et chaque pas est compté. Je profite d’un endroit avec des télésièges déposés sur la prairie devant la vue sur les 4000, Weisshorn, Zinalrothorn, Ober Gabelhorn, Cervin et Dent Blanche pour reprendre mon souffle et prendre quelques photos. Un dernier effort et je suis au sommet à 2717m.

C’est deux sommets en un, d’un côté la Croix et de l’autre les panneaux indicateurs, vraiment au-dessus de la Vallée du Rhône avec les glaciers des Diablerets et de la Plaine Morte en point de mire. Dans la brume, c’est un panorama de 360° qui s’offre à moi. Un banc m’accueille pour mon pique-nique. Il y un plus de monde qui vient et qui va, il faut dire que depuis le télésiège c’est un sommet assez facile à atteindre en moins d’une heure.

Je reviens jusqu’au pas de l’Illsee et entame la descente vers le lac du même nom. Un troupeau conséquent de vaches d’Herens paissent au bord du lac et semblent posées là pour la photo. Je résiste à l’attirance de cette eau cristalline en faisant confiance à la dame rencontrée ce matin.

La montée jusqu’au lac Noir passe à côté d’une jolie gouille bleue peu profonde toujours dans cette végétation de fin d’été odorante.

Enfin j’y suis. Quelques personnes trempent les pieds dans l’eau fraîche ou se reposent. Ni une ni deux, maillot de bain enfilé je me jette à l’eau. Du coup, encouragés, une famille et un gars font de même.

Quelle n’est pas ma surprise de me retrouver en quelques dizaines de minutes au Tsapé, arrivée du télésiège. J’opte pour la descente en télésiège pour ce premier jour. 

Distance 8,3 km – dénivelé ↑970m↓441m – durée indiquée 3h50

Itinéraire

Le matin suivant, bien reposée, je décide de rejoindre le Meidpass, jonction avec la vallée de Turtmann.

J’emprunte le funiculaire jusqu’à Tignousa. D’entrée de jeu, je me laisse porter par le paysage et me retrouve sur un sentier parallèle jusqu’à Chalet Blanc. Il faut dire que tout concourt à avoir le nez en l’air, la lumière, le paysage, le ciel immaculé. Retour à la réalité, le sentier monte sérieusement à partir de là, et du coup je regarde où je mets les pieds. Puis le paysage s’ouvre au Crêt et j’entre dans un de ces hauts plateaux que j’adore, un petit torrent qui serpente et sautille, des prairies vallonées avec des sommets tout autour. Un rêve. C’est dans ce paysage que j’arrive au lac de l’Armina. Réserve de pêche, avec des avertissements et interdictions tout autour, je passe mon chemin. Le col est en vue avec ses lacets bien marqués. A la bifurcation avec le chemin des cols alpins, je rejoins plusieurs randonneurs. La montée régulière est agréable et j’arrive au col à 2789m presque sans m’en rendre compte. La vue s’ouvre sur la vallée voisine, le Meidsee, des glaciers, des sommets enneigés, dont le Bishorn et un sommet exempt de neige, le Barrhorn, plus haut sommet atteignable en randonnée pédestre, à 3610m. Bon, il semble qu’un nouveau sommet le Gross Bigerhorn soit ouvert depuis 2024 au-dessus de St-Niklaus à 3625m.

La température est agréable, seuls quelques nuages cachent le soleil par moments. Je mange tranquillement tout en contemplant le paysage environnant. Un vététiste descend par le chemin que je viens d’emprunter, autant dire que je préfère mes pieds à ses roues.

Après un long moment passé au col, je décide de descendre. Je rejoins le lac d’Armina et décide de partir direction le lac de Bella Tola et rejoindre le sentier qui va au sommet du même nom. C’est un lac peu profond et étonnamment plus frais que celui de la veille et je me trempe plus que je nage. Un couple de la Haye en Hollande engage la conversation et nous échangeons sur nos baignades respectives, eux dans la mer du Nord et moi dans le Léman, en hiver la température de l’eau est la même, autour de 6°.

Ensuite c’est la descente que je connais jusqu’à la cabane de la Bella Tola, qui m’accueille pour une pause bienvenue et je rejoins Tignousa et son funiculaire qui me ramène à St-Luc.

Distance 13.9 km – dénivelé ↑↓970m –  durée indiquée 5h

Itinéraire

Changement de ciel le lendemain, il pleut encore légèrement et des nuages bas ont envahi toute la vallée et cachent les sommets.

La météo annonce la fin de la pluie rapidement et je décide de rejoindre l’hôtel Weisshorn par les cascades du Torrent des Moulins, en me disant que d’ici que je sois en haut les nuages se seront dissipés.

L’humidité ambiante, la relative chaleur, les gouttes d’eau sur les végétaux, c’est une toute autre ambiance aujourd’hui. Je remonte le long du torrent bien vigoureux et petit à petit le chemin se fait plus pentu, voire raide et je m’aide des mains pour certains passages. Je profite de quelques échappées sur la vallée et de coins de ciel bleu pour reprendre mon souffle.

Arrivée à l’hôtel Weisshorn, je me sens en forme et je n’ai aucune envie de rentrer directement. J’hésite sur la suite du parcours, soit le lac de Touno, soit rallier Zinal par le sentier de la fameuse course. En attendant de me décider, je déguste la fameuse tarte aux myrtilles du Weisshorn, qui vaut sa réputation, et je me décide pour Zinal après avoir vérifié les horaires de bus postaux pour le retour.

Et c’est parti, ça monte, ça descend, c’est vallonné à souhait. Le paysage est changeant entre éclaircies et nuages rendant le paysage magique. Je retrouve cette odeur caractéristique et une autre, plus douce, un peu sucrée, sans en trouver l’origine. Je suis étonnée par le peu de monde, je croise 3 randonneurs et me fait dépasser par deux trailers sur tout le trajet.

Plus j’avance vers Zinal, plus je me trouve dans les nuages et le fond de la vallée est complètement bouché.

J’éprouve beaucoup de plaisir à parcourir seule ce sentier, je l’avais fait il y a quelques années en compagnie et j’avais gardé peu de souvenirs de l’environnement. Du coup, j’apprécie cette expérience plus intime.

Nathalie

Distance 16km – dénivelé ↑934m↓910m – durée indiquée 5h36

Itinéraire