20 mars 2021
Mars ne faillit pas à sa réputation, les giboulées sont d’actualité, les crêtes du Jura à nouveau recouvertes d’un épais manteau neigeux, et depuis quelques jours la bise. Très forte la bise et surtout très froide… du coup Nathalie me propose une randonnée à Fully réputé pour son micro climat à l’abri de la bise, exposition plein sud. Le rêve en quelque sorte…
Départ matinal, en voiture aujourd’hui, car la gare de Lausanne est entièrement paralysée, en cause, la mise en service du nouvel enclenchement informatisé. Et matinal, pour éviter les traditionnels bouchons du samedi.
8h30 parking de Fully sac sur le dos objectif « Jeur Brulée » 1174 mètres plus haut… enfilé nos chaussures de marche.
Nathalie ; – j’ai mis mes chaussures d’été car j’en ai assez des grosses chaussures hivernales au pire j’aurai les pieds mouillés ! Ce qui n’a pas manqué seule consolation Pierre-André aussi ! Elles ont vite séché pendant le repas et nos pieds nus dans l’herbe sèche ont apprécié la pause.
Nous sommes dans la réserve naturelle Les Follatères réputées pour sa faune, sa flore et sa géologie particulière. Nous progressons sur un joli sentier mais très raide bordé de primevères, violettes et anémones pulsatille et même un bolbocode. A nos pieds le Rhône scintille, en face l’impressionnante masse minérale du Catogne tout enneigé. Le gazouillis des mésanges couvre quelque peu le bruit malheureusement permanent de l’autoroute et dans les airs, au-dessus de la Plaine du Rhône, un aigle majestueux plane en décrivant des grands cercles à la recherche d’une proie.
Le terrain est aride, broussailles et taillis de chênes, puis plus nous nous élevons pins et sapins occupent le terrain. Un peu surpris, nous trouvons la neige, normal nous sommes déjà au point 1014 mais nous n’attendions pas une couche aussi importante. Nous poursuivons notre route dans les traces faites par une chenillette. Le soleil s’est caché dissimulé qu’il est par des nuages bas. C’est ainsi que nous arrivons au hameau de Jeur Brulée altitude 1525 mètres. Brève pause thé chaud et barre énergétique. Mais il fait froid le ciel est gris, pas une folle envie de s’attarder.
Nous faisons le point et décidons de redescendre direction Tassonnières. Le sentier n’est plus tracé, nous enfonçons jusqu’aux genoux dans de la poudreuse, malheureusement nous ne sommes plus sur le bon itinéraire. Il faut remonter et reprendre le bon tracé. Et c’est à nouveau la descente tout en glissades sur un étroit chemin forestier. De poudreuse, plus on descend, la neige se transforme en de la mouillasse glissante. Par sécurité, nous fixons aux pieds nos mini-crampons. Enfin hors neige et le soleil retrouvé il est l’heure de songer au pique-nique après plus de 4 heures 15 de marche non-stop.
Il fait enfin chaud, à l’abri de la bise, que c’est agréable, mais toute bonne chose à une fin, nos sacs sur le dos nous reprenons notre descente sur un chemin défoncé par de récents torrents alluviaux. Impressionnant, que nous sommes petits face aux forces de la nature. Aujourd’hui c’est l’équinoxe du printemps, Nathalie et moi cherchons en nous son énergie le temps d’une méditation.
Puis en limite du vignoble voilà Tassonnières ; un petit hameau chauffé par le soleil, traversons une plantation de châtaigniers et le joli village de La Poresse pour retrouver le parking.
La Petite Arvine est la spécialité de Fully. Et c’est dans la voiture bien à l’abri de la bise qui s’est déchaînée entre temps, (et Nathalie qui croyait que la bise n’atteignait pas Fully !) que nous dégustons ce délicieux nectar acheté aux « Produits du Terroir » tenu par une personne souriante et fort sympathique.
Longueur 12,490 km, dénivelé + 1174 – 1174 temps indiqué 5h24
Texte Pierre-André photos Nathalie & Pierre-André
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