Quelques jours au lac des Quatre Cantons

Fin mars début avril 2021

J’ai hésité avant de publier ces quelques jours en Suisse Centrale.
Pour leur « banalité » aucun exploit, des sorties plutôt courtes, rien d’exceptionnel ni de sensationnel. Et pourtant ça fait partie de la vie de randonneuse, je me suis écoutée, j’avais aussi besoin de repos, pas d’effort démesuré, pas envie de patauger dans la neige (et elle est encore bien présente dès 1200m) ni de risques inutiles. Alors même si ces balades sont ordinaires, les pentes sont vigoureuses, les paysages magnifiques avec toujours un coin de lac à observer, la nature est préservée et elles ont m’ont apporté tous les délices et le ressourcement des randonnées bonheur.

Lundi 29 mars 2021
Depuis Hergiswil, le « sommet » à faire à cette saison c’est le Bùrgenstock !
En train jusqu’à Stansstadt et j’ai tracé un itinéraire bis, car le principal est impraticable pour coupes de bois selon SuisseMobile.
Je m’élève rapidement au-dessus de la ville un peu sous les virages de la route mais le chemin est déjà forestier et tout fleuri à cette saison, ce qui compense l’environnement quelque peu bruyant.
Le sentier s’élève rapidement et la pente bien ressentie comme souvent quand on part depuis la plaine. Un peu avant le village de Obbùrgen, une bifurcation et je choisis la variante un peu plus longue pour rejoindre mon but. D’abord un chemin de croix jusqu’à une grotte lieu de pèlerinage puis une costaude montée sur un terrain gras, je suis au nord et à l’ombre et il y a encore des traces de neige. Arrivée au point 953 du Seewligrat, sorte de falaise qui domine Stans et écrasée de soleil de ce côté. Je longe la crête, observe un écureuil et rencontre un chamois peu farouche qui me regarde passer.
À Trogen, la route me mène jusqu’à mon but, quelque peu surprenant, des palaces, des immeubles cossus, des voiturettes électriques, des boutiques luxueuses et un air d’abandon total.
Je ne sais pas si c’est dû au lundi, à la saison ou à la situation sanitaire, j’ai l’impression de traverser un village fantôme, très étonnant. Par contre la vue est incroyable et la lumière du jour la rend majestueuse. Je profite de manger sur un banc en bois super confortable avant d’entamer la descente. Je rejoins la bifurcation de ce matin et reprend le même chemin car la descente par le flanc nord jusqu’au lac est aussi interrompue pour travaux forestiers.
De là descente rapide jusqu’à la gare et un train dans les 5 minutes. Je finis par une baignade dans le lac qui est étonnamment plus chaud (enfin moins froid) que le Léman.

Nathalie

Distance 17 km dénivelé +-811m durée indiquée 5h30

Itinéraire

Mardi 30 mars
Je ne me sens pas très en forme ce matin, toute raplapla, alors je me décide pour une plus courte balade directement depuis Hergiswil jusqu’à Stansstadt par le Renggpass. Montée à travers les pâturages tout droit ou presque et le soleil beaucoup plus chaud qu’hier. À peine quitté le village, le dépaysement est total, fermes habitées et granges isolées et l’herbe déjà bien verte, et en toile de fond le Pilatus, je suis néanmoins seule au monde. Ça grimpe ferme jusqu’à rejoindre le chemin waldstätterweg qui fait presque le tour complet du lac des quatre Cantons.
Arrêt à une petite chapelle toute charmante et en décor pascal pour remettre une veste, le dernier tronçon avant le col est à l’ombre et la neige encore partiellement présente, pourtant je suis à moins de 1000m !
Depuis le col je serpente sur le haut des falaises dans un chemin bien écrasé de soleil et la pause repas dure longtemps dans l’herbe sèche à admirer la vue et rêvasser.
Passé le Haslihorn, le chemin entre dans une réserve naturelle Lopper Sud avec un climat et une végétation méditerranéens. Je croise quelques randonneurs et trailers sur cette partie facilement accessible depuis Stansstadt.
Si j’ai bien compris le panneau explicatif en allemand, le sentier tout en lacets a été créé dans cette pente vertigineuse pendant la deuxième guerre mondiale pour assurer le transport de marchandises (ne pas me demander lesquelles) et les nombreux murets de soutènement, rénovés en 2014, témoignent de ce que cela a dû demander comme moyens humains.
Le dernier tronçon surplombe le lac mais aussi la route, l’autoroute et la voie de chemin de fer à donner le vertige et je m’enfile bien vite dans le train pour partir.

Nathalie

Distance 9 km dénivelé +-635m durée indiquée 3h30

Itinéraire

Mercredi 31 mars
Départ du village comme hier, il y a un nom qui m’a attiré l’œil hier Schwändelberg et aussi un petit sommet sur une colline forestière. Le départ a beau être du même endroit, ce n’est pas du tout le même genre de chemin. Je traverse par une route une zone d’habitations entre petits immeubles et habitats groupés plutôt modernes et assez récents. La bifurcation apparaît après avoir traversé une rivière, je devrais plutôt dire un torrent à voir les nombreuses et impressionnantes digues anti crues en aval. Le chemin en forêt suit la rivière en montant régulièrement, rien à voir avec la pente d’hier. Je rejoins de cette façon le même chemin Waldstätterweg et le suis direction Krienz. Je quitte la rivière et la forêt pour des prairies humides et marécageuses. La masse imposante du Pilatus reste en toile de fond et se rapproche. Schōnenboden sonne bien et je décide de m’y rendre en 45 minutes de montée supplémentaire. Après des prairies humides et boueuses je trouve un chemin raide et séchard beau droit dans la forêt entre racines et pierres, qui demande du rythme pour enchaîner les marches sans « trop » d’effort. La récompense un petit plateau avec quelques habitations avec banc et belle vue pour la pause pique-nique. Bon jusque-là, pas âme qui vive. Un randonneur profite d’un autre banc pour s’arrêter. Au pied du banc les fourmis sont en pleine activité de reprise et j’ai comme l’impression que le sol vibre, fourmille en fait.
Depuis là c’est la descente qui m’attend et je décide de rejoindre Kriens Mattenhof qui est sur la ligne du train pour Hergiswil, ce qui ne me fera pas passer par Schwändelberg, tant pis ! Le sentier contraste totalement avec l’autre versant, bien aménagé d’abord en graviers puis en marches avec des rondins, tout donne à penser qu’en saison c’est un itinéraire couru pour monter au Pilatus., d’autant que les myrtilliers sont abondants, avis aux gourmands. La descente de rondins en rondins demande aussi une belle concentration et un rythme régulier. Du coup, je rejoins rapidement l’agglomération et les marches en béton remplacent celles en rondins et je finis par un quartier de petites villas avant de rejoindre la gare. Toute la balade, à part le dernier tronçon, j’étais accompagnée par les nombreux chants d’oiseaux, comme si j’étais dans une volière, vraiment magnifique.

Nathalie

Distance 11 km dénivelé +-800m durée indiquée 4h15

Itinéraire

Jeudi 1er avril

Pour ce dernier jour, je choisi un site plus touristique et historique.
Flueli Ranft le lieu de naissance et de vie de Nicolas de Flue. Départ depuis Sachseln, joli village le long du lac de Sarnen, par un sentier qui s’élève rapidement tout en marches au départ puis qui rejoint une route entre fermes et hameaux typiques. Puis c’est un chemin vicinal  entre paturäges et forêt qui me mène au village.  Tout propret, bien soigné, je sens que c’est un lieu de pèlerinage et touristique sauf qu’ aujourd’hui, c’est plutôt désolé. Quelques randonneurs éparpillés sur les nombreux bancs et le seul lieu ouvert un kiosque avec les souvenirs de circonstance. J’ai rarement vu une telle concentration de chapelles et d’églises dans une même région et je suis au milieu d’un concert de cloches pour saluer les douze coups de midi, ma foi plutôt sympathique.

Après ma pause repas, je rejoins Ranft, l’ermitage en contrebas où frère Nicolas vécu.
https://www.schweizmobil.ch/fr/suisse-a-velo/services/lieux/ort-0426.html

Après la décidément traditionnelle remontée de marches, je prends la direction du Hohe Brücke, pont couvert en bois qui comme son nom l’indique est le plus haut d’Europe construit par l’armée en 1943. Pour le rejoindre, je longe les gorges vertigineuses de la Melchaa. À ma surprise, le pont est accessible aux voitures, et prendre des photos depuis la route n’est pas si évident.
La descente jusqu’à Sarnen longe encore les gorges et la ville, site militaire principalement, ne me laisse pas une forte impression.

Nathalie 

Distance 10 km dénivelé +-450m durée indiquée 3h

Itinéraire