la Sarouche

Samedi 5 février 2022

Après quelques semaines sans escapade en montagne, pour une belle raison, j’ai hâte de retrouver les pentes et les sentiers. 

La destination du jour est la Sarouche, buvette d’alpage au-dessus de Gérignoz. C’est un sentier raquettes balisé et je me demande s’il suffira à assouvir ma grande envie de neige fraiche, d’efforts et d’air pur. 

Un coup de fil la veille m’a informée qu’une journée spéciale Népal avait lieu et qu’une centaine de personnes étaient attendues. 

Didier m’accompagne et nous partons raquettes sur le sac sous les dernières gouttes de pluie matinale. Le sentier est tassé, la neige fraiche absente, et le brouillard nous enveloppe laissant par moments apparaitre un toit de chalet, quelques sapins ou un bout de ciel. Ça grimpe sec et nous avançons régulièrement dans ce décor ouaté. 

Nous ne sommes pas perdus, le chemin tracé et les balises régulières nous indiquent le sentier, pourtant c’est assez troublant de marcher dans le brouillard dans un lieu inconnu sans savoir où nous allons.

Plus ou moins vers 1200m, une fine couche de neige fraiche recouvre le sol, bien insuffisante pour nous décider à chausser les raquettes. Quelques trouées dans le ciel laissent apercevoir sporadiquement notre environnement.

Nous continuons d’un bon pas notre randonnée et sommes étonnés d’être presque seuls au monde. Nous rejoignons d’autres randonneurs un peu plus haut, à pied, en raquettes et en ski et découvrons au fur et à mesure les sommets environnants et le paysage. 

Nous chaussons finalement nos raquettes à quelques dizaines de mètres de la buvette (sans le savoir) sous les commentaires légèrement moqueurs des habitués. 

Cela nous permet et à notre grande satisfaction de marcher jusqu’au point de vue à travers un champ de neige. On se justifie comme on peut. 

En effet, il y a beaucoup de monde déjà installé sur la terrasse. Nous décidons de boire quelque chose et c’est avec un concert de bols tibétains que nous sommes accueillis, 10 minutes de silence total et de pure magie qui nous touchent au cœur.

Un apéro plus tard, nous reprenons le sentier et montons jusqu’à la Braye. C’est là, installés au soleil sur la terrasse du restaurant d’altitude fermé, que nous mangeons de bon appétit nos sandwichs. Derrière nous, le Rocher du Midi, imposant et devant nous des sommets enneigés, voire très enneigés au-dessus de 2000m. Pourtant, le versant plein sud de la Vallée est libre de neige jusqu’à mi-hauteur. 

La première partie de la descente est féerique dans une neige poudreuse à souhait, immaculée, dans laquelle nous laissons nos empreintes en courant et en riant comme des enfants. 

La seconde partie s’avère plus exigeante, dans une neige croutée et irrégulière qui teste avec succès notre équilibre. 

Cette journée nous a apporté bien plus qu’imaginé, un effort soutenu, de la belle neige sur les hauteurs et un moment incroyable de joie et de partage. 

Au retour, nous faisons une halte à l’église de Rossinière pour admirer son toit de tavillons tous neufs et encore dorés.

Nathalie 

Distance 9.8 km – D+- 730m durée indiquée 4h45 (à pied en hiver)

Itinéraire