Lavey Morcles Collonges et retour

Vendredi 29 avril 2022

Un jour de libre, une météo clémente, quelques idées glanées sur Rando Romandie, (merci !) les conditions sont réunies pour une sortie. Je choisis de partir de Lavey-les-Bains direction Morcles, Collonges et retour. 

Je suis tout de suite mise en conditions, le sentier pentu grimpe en lacets serrés dans la forêt. Il y a 29 virages pour monter à Morcles en voiture, à pied sans les compter, je suis sûre qu’il y en a beaucoup beaucoup plus.

Les jeunes feuilles aux arbres ne cachent que partiellement la vue ; le coup d’œil sur la Cime de l’Est au fur et à mesure de ma progression est encourageant.

Je surprends un chamois au détour du chemin. Il ne m’a ni vue ni entendue et j’ai tout loisir de l’observer. A son tour, il me regarde et repart tranquillement d’où il vient. A plusieurs reprises, j’entends des petits cailloux qui roulent et vois quelques chamois qui détalent dans la pente.

Le bruit de la plaine, accompagné du chant des oiseaux, s’estompe complètement quand j’arrive au point de vue à 902m. Le sentier bifurque le long de la gorge du torrent de l’Avançon. Puis, le paysage s’ouvre sur des pâturages et une ferme, les vaches ne sont pas encore présentes. Je rejoins Morcles.

Je fais une petite pause en me baladant dans le village. Point de départ d’autres randonnées, je n’ai jamais vraiment pris le temps de m’y arrêter. L’occasion m’est donnée aujourd’hui. 

Je repars en direction de Collonges en suivant un beau chemin dans la forêt, vallonné, enchanteur, à flanc de côteaux, avec aussi de beaux points de vue sur la Vallée du Rhône et les sommets. Je croise encore des chamois et un bûcheron, je vais voir plus de chamois que d’humains aujourd’hui.

J’arrive rapidement aux Monts de Collonges, petit hameau bichonné, et là j’hésite à prolonger la randonnée. Finalement, je renonce et décide de faire ma pause pique-nique ici. Un muret d’un chalet m’accueille et la pause prend des allures contemplatives. J’ai un peu de peine à rompre ce moment. Il faut dire que je ne suis pas très motivée par le plat qui m’attend le long du Rhône pour revenir à Lavey. La suite me prouvera que j’ai tort.

Je repars finalement direction Collonges, par une belle descente, en partie sur un magnifique tronçon pavé, quel travail.

De Collonges je rejoins le bord du Rhône et prends la route, heureusement sans voitures, en me motivant. Les panneaux jaunes indiquent 1h1/2 jusqu’à Lavey.

J’admire ce que je peux, quelques vaches et veaux, la forme des arbustes, le Rhône alangui, même qu’il semble immobile, quelques plantes lacustres, des fleurs des champs, tout est bon pour m’encourager.

Je passe à la hauteur d’Evionnaz, souvenir d’enfance quand nous allions avec mes parents rendre visite à mon arrière-grand-mère. Comme elle était âgée et ne sortait plus, mon père m’emmenait au bord du Rhône pour égayer mon après-midi. Petit moment sympathique à me remémorer ces souvenirs familiaux.

J’arrive dans un lieu de stockage de graviers de différentes grosseurs et pour mon plus grand bonheur, je retrouve un chemin herbeux, la terre, des rochers et des arbres.

Et finalement, je vois un barrage qui explique pourquoi le Rhône s’écoulait si doucement.

Depuis là, c’est le Rhône sauvage digne d’une rivière du Tessin, il y a de gros rochers, du courant, c’est vivant, ça bouge. Et le sentier devient vite très étroit, ça monte, ça descend, mes chaussures rigolent et je jubile. C’est même un peu escarpé, Il y a quelques chaînes pour aider dans certains passages.   

Je profite d’une gouille formée par une mini chute pour un bain Kneipp bienvenu.

J’ai déjà vu aujourd’hui de grands épis violets, orchidées sauvages, et là je découvre une autre sorte, plus modeste, pas en taille, en couleurs.

Jaune, beige vert avec un liseré rouge, d’une délicatesse incroyable.   

Plus loin, je tombe sur un champ de ces mêmes orchidées et d’une autre sorte, bicolore, blanche et pourpre qu’il me semble n’avoir jamais vue. Mon rythme de marche devient contemplatif et photographique. 

Puis je quitte les « gorges », traverse un hameau, Eslex, et retrouve la route de Morcles et son premier (ou dernier) virage numéroté, que je profite d’immortaliser.

Je pense que les surprises sont finies et pourtant une spectaculaire chute d’eau (l’Avançon croisé plus haut) m’impressionne. L’Eau tombe en brume. En contrebas, dans deux étangs, coassent des grenouilles. Je me retrouve autour d’un des étangs à admirer, contempler et surprendre un nombre incroyable de grenouilles de taille et de couleur variées. C’est aussi un souvenir d’enfance et je déambule autour de l’étang sans voir le temps passer. Un autre moment magique.

Finalement j’arrive à Lavey-les-Bains, la tête dans les nuages, les pieds tout heureux, complètement émerveillée et bluffée par cette sortie. 

Nathalie   

Distance 15km – ↑↓ 1050m – durée indiquée 5h40

Itinéraire