Samedi 28 janvier 2023
Après plusieurs mois d’arrêt et de récupération, je me sens en forme et je retrouve l’envie et l’énergie. Vu la belle quantité de neige qui est tombée et le froid persistant qui l’a maintenue, je me décide pour une randonnée à raquettes.
Je souhaite éviter la bise qui souffle fort en plaine, trouver le soleil et une belle quantité de neige.
C’est sur les hauts de Montreux que je porte mon dévolu et un sommet que je connais bien le Molard.
Arrivée aux Avants, le stratus est bien présent, la réputation d’ensoleillement de la région est manifestement surfaite aujourd’hui. Dans le funiculaire jusqu’à Sonloup, j’échange avec un jeune homme qui me dit qu’il va faire la rando du Molard pour la première fois et qu’il espérait le soleil que la météo annonçait. Décidément, les prévisions du temps ne sont pas une science exacte.
En suivant la route qui est en mode piste de luge à cette saison et interdite aux voitures, je constate qu’il y a une épaisse couche de neige et pas de vent. Deux critères sur trois remplis suffisent à mon plaisir.
Je croise quelques lugeurs matinaux et bifurque à travers champs comme échauffement et pour couper les virages.
Arrivée à la Cergniaulaz, je découvre quelques randonneurs arrivés en voiture par l’autre versant se préparant tranquillement. Déjà bien échauffée par la montée effectuée depuis mon départ, je bois quelques gorgées de thé et reprend mon chemin.
Je poursuis la montée en suivant maintenant les balises roses, le tour se fait dans le sens inverse des aiguilles de la montre, ce qui me convient tout à fait. Je suis toujours en dessous du stratus, ce qui signifie que son sommet est élevé. Pas sûre de voir le soleil aujourd’hui !
Le tracé a changé depuis mon dernier passage. Il descend vers la ferme la Planniaz pour remonter par le versant opposé et rejoindre l’ancienne CAS au lieu de suivre la route. Cela ajoute quelques mètres de dénivelé et change les points de vue. Une belle échappée furtive sur le Léman immortalisée, je continue mon chemin en mode effort en marchant dans la haute neige en dehors des traces comme entrainement.
Sur le replat au-dessus des Pontets, je dépasse une randonneuse photographe contemplative, puis deux skieurs de rando dans l’étroite et rude montée avant le col du Soladier.
Au col je suis « enfin » dans le brouillard et n’y vois pas à 10 mètres. J’immortalise le moment et imagine la Cape au Moine, les Paccots, les rochers de Naye, les Dents du Midi….
Deux randonneuses à ski sont dépitées par la non vue, ce que je comprends pour leur première fois ici.
Je prends droit à travers le champ blanc et utilise mes dernières forces pour rejoindre le chemin et le replat. Je suis étonnée du nombre de traces de ski de rando. J’ai des souvenirs de deux ou trois ans en arrière de champs immaculés que je dévalais en courant.
D’ailleurs, je suis la seule à suivre le chemin jusqu’au point 1645 pour monter au Molard, les skieurs coupent directement dans la pente pour rejoindre le sommet.
Je récupère dans ce passage et entame facilement la dernière montée pour atteindre mon but à 1752m. Je mange avec plaisir le sandwich emporté. Tout est recouvert de givre et le froid est vif.
Deux skieurs émergent de la pente et nous échangeons avec plaisir de la joie d’être là, même sans le soleil. Ils sont pour la première fois ici en ski de randonnée et ont trouvé la montée plus longue que dans leurs souvenirs. Étonnamment, j’ai la même impression, est-ce le froid, le manque de vue, la quantité de neige ?
Quelques photos de ce paysage figé et j’entame la descente, rapidement rattrapée et dépassée par les skieurs, leur indéniable avantage !
Depuis la Forcla, la descente jusqu’à la Cergniaulaz est en mode rapide, hormis quelques photos d’arbres enneigés et un arrêt papotage avec une randonneuse.
Je rejoins le funiculaire en coupant à travers champs et en observant les nombreux lugeurs profiter de cette longue et belle descente.
Nathalie
Distance 12km – dénivelé ↑↓ 700m – durée indiquée à pied en hiver 4h55