Samedi 19 octobre 2024
La neige tombée vers 2000m ces dernières semaines a bien fondu et je décide de profiter encore d’une sortie en altitude.
J’ai depuis un certain temps le Pic d’Artsinol dans ma liste d’envie. Il est à presque 3000m et un télésiège encore ouvert raccourcit considérablement la montée. Je suis aussi attirée par le col de la Meina, assez proche et ne suis pas vraiment encore décidée sur lequel je vais me rendre.
Je suis la première à l’ouverture du télésiège, il fait 6°, gants, bonnet et plusieurs couches sont nécessaires pour la montée. Je les retire avant de commencer à marcher. Devant la ferme d’alpage de Cheneuille, les moutons sont regroupés et un patou impressionnant monte la garde. Je passe prudemment derrière le bâtiment avant de rejoindre le chemin « officiel ». Le silence est total, les vaches et les marmottes sont rangées pour l’hiver et les rares oiseaux restent muets. Je croise un mulot comme seul mammifère.
Dans un virage, un sentier part vers le Pas d’Arpilles en direction de la Meina. Un point carte et je décide de me rendre au col. Le sentier est à flanc de coteau et me rapproche des sommets joliment saupoudrés de neige. Les prairies sont jaunies et le contraste me ravit.
Pendant un moment, je vois quelques randonneurs en direction du Pic et un peu plus tard, un parapente qui s’envole. Pour lui, la descente sera facile.
Plus je monte, plus la neige se rapproche et le sol est gelé par endroits. Une gentiane, un edelweiss puis un deuxième résistent vaillamment au froid.
Enfin c’est le col, à 2702m, la vue s’ouvre sur le barrage de la Grande Dixence et les sommets du val d’Hérémence d’un côté et ceux du val d’Hérens de l’autre côté.
En montant au col, j’ai vu une bifurcation pour le Pic. Ils sont relativement peu éloignés l’un de l’autre et je décide d’y aller.
Je reviens donc sur mes pas jusqu’à la bifurcation, traverse un peu à plat une sorte de plateau et monte par un sentier bien costaud jusqu’au point 2801 où je retrouve la neige. Il reste un peu moins de 200m jusqu’au sommet. Il y a quelques centimètres de neige sur le sol, par chance, les randonneurs précédents ont tracé le chemin, car les marques en peinture sont cachées. Je ressors le bonnet, une couche supplémentaire, les bâtons et je monte tranquillement pas à pas en direction du pic. Enfin j’y suis. Je prends quelques photos et comme il n’y a pas de vent, je mange mon sandwich debout en admirant le paysage. C’est un 360° qui s’offre à moi.
Je bénéficie même d’un rayon de soleil qui me permet de prolonger ma pause. Je croise quelques randonneurs en descendant, qui n’ont pas ma chance, le brouillard monte et cache la vue.
Je retrouve les prairies jaunies et un chemin carrossable qui me ramène facilement à Chemeuille et au télésiège. Les moutons paissent un peu plus bas et je passe devant la ferme sans autre.
C’est une journée magique que je viens de vivre. Ma décision de monter d’abord au col a permis le passage de plusieurs randonneurs traçant le chemin dans la neige, comme la météo était nuageuse, la neige n’a pas fondu et n’a pas rendu le terrain glissant et j’ai profité de la vue avant que les nuages bas ne montent et entourent le sommet.
C’est un 3000m plutôt facile à atteindre, avec le télésiège, le chemin carrossable sur une grande partie du trajet et un bon sentier sans passage délicat jusqu’au sommet.
Nathalie
Distance 12.5 km – dénivelé ↑↓970m – durée indiquée 4h50