lundi 5 avril 2021
De retour depuis trois jours de Suisse Centrale et déjà une envie d’une randonnée, Pierre-André est partant ce lundi de Pâques.
La neige est encore basse et il y a les retours des 4 jours de congé, alors encore une fois nous décidons de parcourir notre Jura proche. Pierre-André me propose l’Isle Croix de Châtel et descente sur l’Abbaye et le Pont dans la Vallée de Joux. Je ne suis de loin pas très enthousiaste, je choisis souvent mes balades au feeling et là ça ne me dit vraiment rien. Sauf peut-être l’éventualité d’un bain dans le lac de Joux à notre arrivée et comme je n’ai pas d’autre idée, c’est accepté à l’unanimité.
Départ matinal en train jusqu’à Morges et nous achetons nos billets en ligne sans trop faire attention. Sur le quai prévu, aucun train et aucune annonce, ce qui nous interpelle et après une rapide vérification, le train est supprimé et aucun remplacement.
Pierre-André, j’ai eu un grand moment de solitude en constant que le train était supprimé au départ Morges.
Le suivant étant une heure et demi après, il nous faut un plan B.
Je suggère que nous montions dans le premier train qui arrive en gare et qu’on avise ensuite. Aussitôt dit, aussitôt fait et départ pour Yverdon. Bien sûr, immédiatement c’est Sainte-Croix qui nous vient à l’esprit et presque aussitôt encore une déception ; une heure à attendre la correspondance,
Et s’il y avait un bus pour Vuitebeouf ? De là les gorges de la Covattanaz nous mèneront à Sainte-Croix et et ensuite nous aviserons. Pierre-André est d’accord et tout de suite propose de redescendre de l’autre côté dans le Val de travers. Un bus dans les 5 minutes après notre arrivée en gare nous emmène d’abord à Grandson, puis ensuite par une route sur les hauts jusqu’à Vuiteboeuf. Route que nous découvrons et gardons avec envie pour revenir à vélo.
Traversée du village pour rejoindre le bas des gorges, et à notre grand dépit voire désespoir ! nous constatons que les gorges sont fermées pour cause de travaux.
Il y a une déviation que nous cherchons un moment et enfin nous randonnons. Le chemin s’élève rapidement et nous apprécions tout de suite le paysage, la vue sur le lac de Neuchâtel et les Alpes au loin. Le ciel est un peu brumeux mais le soleil est au rendez-vous.
Ce chemin bis est intéressant et donne des coups d’œil inédits sur les falaises qui dominent les gorges. À mi-parcours nous retrouvons le chemin habituel et rejoignons Ste-Croix et ses panneaux pédestres.
Buttes attire tout de suite l’œil de Pierre-André et nous voilà déjà repartis.
Nous nous retrouvons en sens inverse sur le trajet que nous avions fait en novembre 2019 sous une pluie neige désagréable qui nous avait fait renoncer cause de boue glissante. https://randonneesbonheur.ch/ste-croix/
Aujourd’hui pas de boue et nous hésitons à rejoindre le Chasseron, finalement nous renonçons (surtout moi) car la descente au nord risque d’être encore bien enneigée et la neige je n’en ai plus envie pour cette saison.
Après presque 3h de marche, nous faisons une pause thé chaud et carburant, décidément nous avons tendance à oublier de nous arrêter.
Le vent se lève, plutôt froid, les nuages cachent le soleil et cela est surprenant après ces quelques jours presque estivaux. Le Sollier, chalet de la Mayaz, un épisode de neige en pente, avec nos crampons par sécurité jusqu’à la Merlaz. La descente sur Dénériaz-dessous ressemble à un parcours sportif, des troncs en travers du chemin, une fois par-dessus, une fois par-dessous, nous marchons comme sur un trampoline sur les branches d’arbres et de sapins couchés par le vent et tout cela sur un sol gelé et glissant.
Nous retrouvons un chemin carrossable, confirmons notre choix Buttes, (les Verrières étaient encore une option possible) les panneaux indiquent 2h30, ce qui nous convient. Sauf que nous tournons en rond avant de retrouver le bon chemin et ça repart à la montée.
Pierre-André : deuxième moment avec des sueurs froides, lorsqu’après plus de 3h 1/2 de marche je me pose la question si arrivés à Buttes nous aurions un train et à quelle heure !
Là je fais une parenthèse, nous avons une immense chance d’avoir à notre disposition des applications efficaces (SuisseMobile et MobileCFF pour ne pas les nommer) qui nous permettent de nous orienter et de trouver les horaires facilement.
Nouveaux panneaux jaunes, Buttes 2h30, s’en est trop ! Du coup, je n’ai plus de jus, entre le vent, la montée qui n’en finit pas et les heures de marche qui s’accumulent, il est largement temps de manger. À Dénériaz-dessus., abrités du vent tant bien que mal derrière les piliers de cette ferme, nous reprenons des forces et le soleil réapparaît pour finir de nous réchauffer. Nous sommes en-dessous du Chasseron depuis un bon moment déjà et l’admirons d’une façon que nous n’avions jamais vue. Nous croisons deux randonneurs lourdement chargés pour bivouaquer et nous faisons la réflexion que le temps est bien frais et avons une pensée réconfortante pour eux. Le chemin est toujours en mode montée jusqu’au point 1425, arrivée d’un télésiège et d’un site de ski de piste. Nous descendons enfin, essayons de glisser sur les restes de neige qui ne coopèrent pas du tout et profitons de ce paysage de neige et de champs de crocus jusqu’à la Robellaz. Une pause-café et absinthe en mode à l’emporter s’avère indispensable pour nous réconforter. C’est aussi une région parcourue par Jean-Jacques Rousseau et ces écrits (voir photo) me font rire. Ensuite notre chemin se partage avec des trottinettes et des VTT et nous prenons les raccourcis pour éviter de les déranger (ou l’inverse). Au-dessus de Buttes, un son familier et doux à mes oreilles me fait m’arrêter et profiter, un cor des Alpes !
Décidément cette journée est pleine de surprises et de petits bonheurs.
Au village, nous rejoignons la gare ou le train nous attend avec un départ dans les 3 minutes. Une journée magique sans aucun doute.
Je profite de remercier Pierre-André pour sa confiance et sa capacité d’adaptation.
Nathalie et Pierre-André (textes et photos)
Distance 20,51 km dénivelé +1200-1000 durée indiquée 6h45
