Tour du Moléson

Dimanche 27 juin 2021

Ce dimanche devait être consacré à un tour à vélo et baignade au lac avec une copine, malheureusement elle est malade ce dimanche matin.Ma petite forme physique et mentale en cette période particulière fait que je m’écoute avant de partir marcher

Après m’être interrogée sur ce que j’envisageais donc de faire, j’opte pour une sortie sans difficulté le Tour du Moléson, Déjà prévu avec Didier plus tôt dans la saison, mais annulé car il y avait encore trop de neige. Comme il l’a déjà fait, aucun remord d’y aller seule, je trace rapidement l’itinéraire sur SuisseMobile avant de partir, un sandwich dans le sac, la veste imperméable au cas où la pluie ou orage annoncés devaient avoir de l’avance, de toute manière comme je ne serais pas sur des crêtes, cela ne m’inquiète pas.

Arrivée à Moléson Village, je démarre pour rejoindre Plan-Francey par le sentier la Chaux-Dessus et Grosses clés, il fait déjà chaud et la montée plein sud me met en nage rapidement.

Je poursuis direction Petit et Gros Plané, la flore des pâturages est en plein éclosion et je profite de la balade, un peu en mode décontractée limite frustrée. La vue sur le Niremont et au loin le Jura m’enchante cependant.

Après un rapide coup d’œil à l’itinéraire que j’ai tracé, je me rends compte que je vais passer au pied de Teysachaux, sommet mythique dont je suis restée à bonne distance jusqu’à ce jour, toujours freinée par une certaine peur du vide. Je passe le Villard et dans l’approche de la Chaux, je décide de tenter l’ascension, en me donnant le droit de redescendre à tout moment dès que je me sens trop inconfortable, pourtant au fond de moi je me vois déjà au sommet. Le premier tiers de la montée est dans la prairie sans difficulté, si ce n’est une déclivité forte qui met mon organisme à rude épreuve. J’atteins la partie plus rocailleuse, le sentier monte régulièrement et les rochers me permettent de m’aider avec les mains dans les passages de grandes marches. Régulièrement, je regarde en arrière pour vérifier que je serai capable de redescendre !  Ma progression est lente, je reprends mon souffle à plusieurs reprises et je ne vois toujours pas le sommet. Comme le sentier continue dans la même configuration, je persévère. Je croise une famille avec deux jeunes enfants encordés et assurés par les parents, un instant je les envie fortement, (les enfants évidemment). Depuis là, je vois la Croix au sommet et quelques crapahutages plus loin, je la rejoins. C’est le moment de savourer, la vue, l’effort fourni, le défi et de reprendre des forces en mangeant le sandwich de bon appétit. J’échange quelques mots avec un randonneur arrivé juste après moi, c’est sa sixième montée de l’année, (50 minutes depuis Belle Chaux et 15x en peau de phoque cet hiver, il reste quand même surpris quand je lui dis que je viens de Moléson Village.

Je suis bien au sommet à échanger et à profiter, mais je sais aussi que la descente m’attend et encore la suite du trajet pour rejoindre la voiture.

Après un dernier coup d’œil à 360°, j’entame la longue descente à travers les rochers, quelque peu crispée et pas vraiment à l’aise, en partie sur les fesses, le style n’y est pas du tout, quand je pense aux trailers qui dévale ça à toute vitesse, je mesure ma capacité de progression (rires). Pas après pas, je respire profondément et je progresse doucement et me retrouve dans le pâturage, soulagée, heureuse et fière aussi. Par contre, je sens bien que la crispation se ressent dans ma musculature et je me détends au maximum dans la descente jusqu’à Belle Chaux.

Un arrêt aux Moilles pour boire un grand verre de boisson gazeuse sur la terrasse accueillante et je reprends la route en compagnie d’un couple qui m’accompagne jusqu’à Tsuatsau-Dessous avant de faire demi-tour pour retourner à leur voiture. C’est un moment de partage convivial que j’ai vivement apprécié. Je pense qu’ils étaient un peu inquiets pour moi, avec le risque d’orage annoncé et de me savoir seule. Le chemin récemment rénové est boueux à souhait et remonte en direction de la Challa puis un bon sentier dans la forêt jusqu’au Gros Moléson. La vue sur le sommet du même nom est déjà dans les nuages et peut-être sous la pluie. De là, je suis en roues (pieds) libres jusqu’au parking.

La bière sur la terrasse avait une saveur toute particulière, mélange de satisfaction, de dépassement de soi, de fatigue et de plaisir inouï.

Nathalie

PS les courbatures des jours suivants (rarissimes autrement) témoignent de la tension que j’avais en effet accumulée durant la descente

Distance 19.5 km dénivelé +-1370m durée indiquée 7h

Itinéraire