13 août 2020
La journée s’annonce clémente, avec un risque d’orage en soirée, je me décide donc pour cette sortie, une étape du chemin des cols alpins, pour plus de commodités, je choisis de la faire dans l’autre sens, d’arriver à Morgins ce qui me permet plus de souplesse avec les horaires de transports publics. Je l’ai aussi choisie pour son terrain à priori assez facile, car depuis cet été, je suis mal à l’aise face au vide et la description dans Suisse Mobile est rassurante.
Cette idée m’a été inspirée l’an passé en descendant des Cornettes de Bise, nous avions croisé 2 trailers qui arrivaient de Morgins et je me suis dite quelle bonne idée. J’aime partir d’un endroit, passé un col ou deux et arriver dans une autre vallée. Nous avions prévu de la faire avec Pierre-André en automne 2019, un train supprimé en avait décidé autrement et nous nous étions alors rendu à la Pierre-Avoi en lieu et place.
Arrivée avec le premier petit bus au parking du Flon (départ pour le lac Taney, toujours conduit par la même dame sympathique, bien que masquée cette fois ci !, je pars en direction de Morgins, le panneau indique un peu plus de 5h1/2, SuisseMobile annonce à peine moins de 7h, comme les panneaux ont l’air assez anciens, je me dis que les randonneurs devaient marcher plus vite à l’époque.
Comme souvent dans mes choix de randonnées un peu hors circuits, je suis seule sur les chemins. Rapidement, je me retrouve devant un panneau « sentier dangereux, non recommandé aux personnes non équipées et non expérimentées », bon je suis équipée, je suis expérimentée, Ça veut dire quoi ce panneau ? je pèse le pour et le contre et décide d’y aller. Prévoyante petite pause boissons et biologique comme cela je suis parée pour la suite. Le sentier se rétrécit et je suis sur un chemin à flanc de coteau qui épouse la forme de la montagne ce qui veut dire aussi des passages sur des combes d’éboulements, avec des chaines et une échelle pour descendre dans une de ces combes justement, je suis loin du descriptif de SuisseMobile, dans la forêt mixte de Torgon à Mies, bon si i j’avais regardé les photos décrivant le chemin, j’aurai été au clair et probablement que je ne l’aurai pas fait, en tout cas pas ce jour. Bon j’y suis, j’assume et j’assure mes pas, je respire et apprivoise le sentier quand un bruit de pierres qui chutent m’arrête net, je retourne prestement derrière un gros tronc d’épicéa que je venais de passer et j’attends. Quand le calme est revenu, je m’engage sans m’arrêter ! et tombe nez à nez avec un chamois, c’est un de ses copains qui en partant avait fait dégringoler quelques pierres. La frayeur passée, je l’admire et continue mon chemin qui rapidement devient large et agréable pour m’emmener jusqu’à Torgon. Je retrouve la vue sur la plaine, le ciel bleu limpide et l’appel des sommets environnants.
Un bon bout de route pour traverser Torgon, une longue passerelle de 120m pour rejoindre le pied des pistes de ski et le sentier démarre dans la forêt, bien raide jusqu’à un alpage, bon j’ai pris la piste de VTT par erreur, par chance aucun vélo ce matin-là comme le remonte-pente n’est pas en service.
Ensuite, le chemin vallonné mène mes pas entre forêt, vallée sauvage, lac et ses linaigrettes pour rejoindre une paire d’heures plus tard Chalet Neuf et sa buvette, les remontées mécaniques sont partout depuis ce point et je décide de continuer jusqu’aux Portes du Culet, pour mon pique-nique. Ce n’est de loin pas ma meilleure idée, car accessible en voiture, soudain il y a beaucoup de monde, des VTT, des promeneurs partout. Je mange rapidement, le soleil tape fort et aucune ombre n’est à disposition.
La descente sur Morgins est rapide, partiellement sur une route peu fréquentée, du haut de mon arrivée, je vois un rectangle bleu au loin et me réjouis déjà, youppie une piscine.
Après une baignade revigorante, je reviens vers le centre du village, je bois une bière sur la terrasse, enfin plutôt la moitié sur la terrasse et le reste debout à l’intérieur, le temps a changé et un orage a éclaté. Je prends le bus peu après pour rentrer, finalement heureuse de ma journée et de ce que j’ai parcouru et vécu ainsi que la météo qui était avec moi.
Je précise encore que les panneaux pédestres indiquant les durées sont très variables, j’ai vu deux panneaux notant 2h30 jusqu’à Morgins et entre les deux j’ai marché 40 minutes environ. Au final, j’ai marché un peu plus de 6h sans les pauses.
21 km D+1227 D- 956 durée indiquée 7h
